"Liv Maria" de Julian Kerninon (Editions L'Iconoclaste): portrait de femme entre ombre et lumière

Jolie découverte que l'écriture de Julia Kerninon.
Jolie rencontre avec son personnage, Liv Maria.

Pitch (4ème de couv):
"Son nom est Liv Maria Christensen.
Elle fut l'enfant solitaire, la jeune fille fiévreuse, l'amoureuse du professeur d'été, l'orpheline et l'héritière, l'aventurière aux poignets d'or.
Maintenant la voici mère et madone, installée dans une vie d'épouse.
Mais comment se tenir là, avec le souvenir de toutes ces vies d'avant?
Faut-il mentir pour rester libre?"


Ce roman est un portrait de femme. Liv Maria est l'âme de ce roman. Elle le porte de bout en bout, dans des contrastes de lumière et de rythme qui se calquent sur sa vie. 
Son enfance est lumineuse et indolente. Liv Maria est une enfant préservée sur son île, dans un cocon familial protecteur et aimant. Elle ne connait rien d'autre que de vivre au rythme des saisons et de la nature, en totale liberté. Mais, en pleine adolescence, la voilà catapultée à Berlin par sa mère. Pour la punir? Lui ouvrir les yeux et l'esprit? Liv Maria se retrouve malgré elle dans le grand bain de la ville et doit faire face à l'inconnu. Elle doit tout apprendre, seule. Même l'amour. 
Mais alors qu'elle touche du doigt le bonheur, Liv Maria perd tout. Et trouve comme réponse à son chagrin, le voyage. En Amérique du Sud. Elle ne tient pas en place et vit milles vies, avec mille amants. Liv Maria se pare de couleurs, s'épuise en dansant jusque tard la nuit, oubliant le temps qui passe pour ne pas avoir à se poser trop de questions. Jusqu'à la fracture.
Alors, lorsqu'elle rencontre son grand amour, solide comme un chêne, qui la veut toute entière à lui, elle est prête à ralentir et rentrer en Europe pour fonder sa famille, enfin. Mais c'était sans compter sur un lourd secret qui l'entrave et l'attire vers le fond, la figeant dans une certaine inertie et éteignant dans ses yeux la lumière qui l'animait. 

Ce portrait est joliment servi par la plume de Julia Kerninon qui,  par sa simplicité, renforce les traits de candeur et de naïveté du personnage. Même le plus terrible se déroule dans une certaine douceur, comme si Liv Maria évoluait dans du coton, à l'instar du cocon familial dans lequel elle a grandi et qui ne l'avait pas préparé à la souffrance, à l'abandon, à la dureté de la vie.

Je suis ravie d'avoir fait la rencontre de Julia Kerninon au travers de Liv Maria. Cette lecture me donne envie d'aller plus loin dans la découverte de l'univers de cette autrice.

(Pssst: merci Cultura!)

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