"Les enfants de ma mère" de Jérôme Chantreau (Editions Les Escales): être une femme libérée, tu sais c'est pas si facile

J'étais un peu obligée d'apprécier ce roman. Bon, parce que d'un point de vue tout à fait personnel, l'élection de Mitterrand comme point de départ du roman, ça me parle! 
Mais en dehors de la mise en avant de cette date prodigieuse 😁(et non, ça n'a rien à voir avec la politique), ce roman à bien d'autres qualités et notamment la singularité de l'écriture. Une vraie patte d'auteur au pouvoir quasi mystique!


Pitch (4ème de couv): 
"Changer la vie.
Trois mots pour s'inventer un destin. Trois mots que Françoise, fraîchement divorcée, a décidé de faire siens, elle qui, pour la première fois, a voté à gauche le 10 mai 1981.
Au 26, rue de Naples, un appartement ouvert aux quatre vents, Françoise tente de changer la vie - sa vie. Elle métamorphosera surtout celle de ses enfants en les plongeant dans un tourbillon aussi fantasque que brutal. Tandis que son fils Laurent crée un groupe de rock dans les caves parisiennes, Françoise recueille chez elle des gamins du quartier, fracassés par la drogue, les mauvais coups et l'exil. Mais à trop s'occuper des autres, ne risque-t-elle pas d'en oublier les siens? Laurent est là, qui se tient au bord de l'abîme, hypnotisé par Victor - le plus beau, le plus brillant de la bande."




Roman générationnel, Les enfants de ma mère dépeint les années 80 en oscillant entre nostalgie, mélancolie et tendresse. Il décrit ce gros soufflé d'espoir, en lien avec le changement de bord politique, qui incite les Hommes au changement, à penser leur vie personnelle différente, à la rêver en accord avec leurs désirs profonds,  libres.  
Empreints d'une envie de se saisir de cet élan d'optimisme,  les personnages tentent se libérer du carcan qu'il se sont imposés jusque-là. La mère, Françoise, qui vient de divorcer et qui culpabilise d'avoir été une riche femme au foyer soumise, se met à adopter tous les paumés qui passent. Elle se rêve en artiste peintre. Laurent, gamin introverti, fait le pari de l'amitié à tout prix, et se rêve star de rock avec son groupe de copains. Et d'autres encore, qui tentent le changement, par la rébellion ou de nouvelles expériences. Mais ce bel élan prend vite le visage d'un mirage. Et tous se voilent la face en se dirigeant doucement mais surement, au bord d'un précipice... Vont-ils y plonger? Ou faire le choix de se sauver? Je vous laisse le découvrir.

Mais plus que l'histoire, pour laquelle il m'aura peut-être manqué plus d'intensité pour que ça m'arrache vraiment les tripes, je retiendrais surtout la plume de l'auteur. Une plume qui a la capacité de vous extraire du lieu où vous êtes pour vous transporter instantanément dans cet appartement du 26 rue de Naples. Une sorte de mise sous hypnose efficace et immersive qui donne à ce roman une certaine force d'attraction.  
Je guetterais donc avec attention le prochain roman de Jérôme Chantreau. Ne serait-ce que pour revivre cette agréable expérience de lecture, à me laisser bercer par des mots qui me veulent du bien.

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