"La Saignée" de Cédric Sire (Editions Le Livre de Poche): le très Dark Web!
Depuis le temps que je voyais la communauté des accros aux polars encenser les romans de Cédric Sire, il fallait bien un jour que je plonge dedans. L'occasion des Quais du Polar a fait le larron. Autant joindre l'utile à l'agréable: se procurer un de ses romans tout partageant deux minutes de discussion autour d'une dédicace!
Pitch (4ème de couv):
""Est-ce que tu aimes?" clame le site sous la photo d'un cadavre mutilé. Sur le Dark Web, il existe des espaces interdits où les voyeurs de la pire espèce assouvissent leurs pulsions…
Estel Rochand a été écartée de la police après une terrible bavure qui a causé la mort d'une innocente. Sa vie est en miettes, son couple à la dérive. Cette ancienne championne de boxe se fraie un chemin dans l'existence comme elle l'a toujours fait: à coups de poing. Prise dans un engrenage infernal, Estel a de plus en plus de mal à contrôler ses accès de violence.
Quentin Falconnier, policier spécialisé en cybercriminalité, enquête sur un site du Dark Web qui propose des vidéos de torture et de mise à mort en direct. Qui se cache derrière cette red room appelée "La Saignée"? Le jeune homme se lance corps et âme dans cette nouvelle croisade: découvrir l'identité du coupable derrière le masque du bourreau, et l'arrêter. Une plongée dans un monde où chacun doit affronter ses démons."
Ce roman avait beaucoup fait parler de lui sur les réseaux à sa sortie. Sa couverture omniprésente relayée par les blogs. C'est ce qui m'a fait le choisir pour une première découverte de l'univers de Cédric Sire, auteur au look gothique éminemment sympathique.
Ai-je été convaincue? En partie.
Très objectivement, ce polar est efficace, l'auteur ayant bien compris quels ingrédients mettre pour réussir la recette. Notamment par l'entrée en matière: une scène particulièrement violente qui marque les esprits. Un prologue au terme duquel je me suis dite, enthousiaste: "ok, c'est donc ça, l'univers cauchemardesque auto-qualifié par Cédric Sire lui-même". En avant Guingamp pour 650 pages de régalade!
Et puis, la sauce est un peu retombée… La violence est là, certes. Mais c'est le côté enquête de terrain qui va prendre le dessus. Multiplications de pistes officielles et officieuses menées par une batterie de flics en tout genre qui ne sont pas tous droits dans leurs bottes. Et hormis le personnage d'Estel, anti-héroïne de ce roman, je regrette le manque de charisme des autres "acteurs" voire leur aspect caricatural, ce qui égratigne la crédibilité de leurs actes.
Jusqu'au bout, Cédric Sire tente de faire tomber les lecteurs dans un panneau bien trop gros concernant l'identité du bourreau. Mais on sent bien dès le départ que ce n'est pas celui/celle que tout désigne qui est le/la vraie coupable. Alors qui?
La résolution de l'histoire vient faire remonter la tension, bien heureusement, s'accordant avec le prologue dans une ambiance violente et tendue à l'extrême qui fera un peu oublier les longueurs prises par l'écrivain dans le ventre du polar.
Certainement que mes attentes étaient élevées, au vu du battage médiatique sur les réseaux, et que c'est ce qui fait poindre cette déception en refermant le livre. Mais je pense malgré tout me laisser tenter tout de même par une autre histoire de Cédric Sire, en espérant, cette fois, être totalement convaincue!
Commentaires
Enregistrer un commentaire