"Quatres saisons à Mohawk" de Richard Russo (Editions 10/18): ou l'art de grandir auprès d'un père alcoolique fantasque et fantastique

Un livre "fleuve", racontant la vie, de l'enfance à l'âge adulte de Ned Hall, avec des parents pas tout à fait comme les autres... ou plutôt pas tout à fait dans la norme.

Pitch (4ème de couv): "De retour de la guerre, Sam n'a qu'une idée en tête: profiter de la vie. Cette nouvelle existence de flambeur se trouve chamboulée lorsque Sam se voit confier la charge de son fils, Ned, âgé de 10 ans. Pour Sam, pas question de changer ses habitudes: le petit devra prendre le pli! Entre 2 parties de pêche et de billard, père et fils apprennent pourtant à se connaître et même à s'aimer."

Juste pour comprendre le titre de ce livre, je souhaite ajouter un passage:
"Il y a quatre saisons à Mohawk [...] Quatre Juillet. Fête Foraine. Mange-ta-dinde. Et l'Hiver. Je n'ai compris tout le cynisme du mot de mon grand-père qu'à l'âge adulte. L'été qu'il réduisait à une journée. L'automne à une panoplie d'attractions foraines de troisième zone, entre la ménagerie puante, la boue et le purin. Puis Thanksgiving, obligatoire et carnivore, qu'il qualifiait d'"infecte coutume". Le reste, l'Hiver avec une majuscule"

On suit donc P'tit Sam (ou Ned) grandir suivant le fil de ces 4 saisons, loin d'une mère dépressive (après une histoire d'amour avec le prêtre du village) et auprès d'un père alcoolique, jetant l'argent par les fenêtres et qui pourtant aura fait de la vie de cet enfant une aventure, qu'au final on lui envierait presque.

La force de ce roman tient essentiellement par la force des personnages; surtout celui de Sam Hall, qui, loin du père modèle, arrive pourtant à transmettre les valeurs essentielles pour aider son fils à construire sa propre vie. Et Wussy, Claude et Drew, et tous les autres "paumés" de cette petite ville, qui sont au fond les plus humains de tous.

En fermant les yeux, j'arrive presque à m'imaginer au coin du comptoir, chez Mike, à écouter les histoires des habitants de Mohawk, à peine distraite par les bruits des boules s'entrechoquant au billard.

Un beau live, vraiment.



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