"Enterrez vos morts" de Louise Penny (Editions Actes Sud): enfin de la neige (à lire) pour Noël!

Alors que nous sommes quelques jours avant Noël, et qu'il fait trop chaud dehors pour cette saison (au point que le tulipes pointent le bout de leur nez), qu'il fût bon et presque réconfortant de se plonger dans l'ambiance glaciale du Vieux-Quebec. 

Pitch (4ème de couv): "L'inspecteur chef Armand Gamache tente de se remettre du traumatisme d'une opération policière qui a mal tourné. Il s'est mis au vert quelques jours chez un ami à Vieux-Québec, et voue ses journées à sa marotte, l'Histoire, dans les bibliothèques de la vieille ville. C'est alors qu'on découvre, dans les caves de la Literary and Historical Society, le corps sans vie d'un archéologue amateur qui avait consacré sa vie à une quête obsessive: retrouver la sépulture de Samuel de Champlain, le fondateur du Québec. Existerait-il donc, enfoui depuis quatre cents ans, un secret assez terrible pour engendrer un meurtre? Confronté aux blessures de l'Histoire, hanté par ses dernières enquêtes, Gamache doit replonger dans le passé pour pouvoir enfin enterrer ses morts."

Donc Louise Penny.
Pour ceux qui ne suivent pas le blog (et il y en a beaucoup! :-D), je rappelle juste que pendant le festival Quais du Polar 2015, ma maman et moi avions mangé juste à côté de cette écrivain, et même échangé quelques mots... mais sans savoir alors que c'était elle. C'était en la recroisant de nouveau aux Beaux-art de Lyon où elle donnait une conférence que nous avions alors mis un nom sur cette inconnue. Qui, il faut le savoir, est une vraie référence dans le domaine du Polar. Elle a reçu de nombreux prix aux USA, mais pas que....
Donc ma mère a acheté un roman, pour essayer et me l'a prêté. 
Et essayer Louise Penny, c'est l'adopter.


Ce roman est très "dense". Car il regroupe plusieurs enquêtes, sur fond d'Histoire de la création du Québec et ses dissonances entre anglophones et francophones.

La première histoire, le "pretexte" du roman, est donc l'assassinat d'un excentrique archéologue, Augustin Renaud, qui était à la recherche depuis plusieurs années du cercueil de celui qu'on présente comme le fondateur du Québec, Champlain. Il est retrouvé dans les tréfonds d'une bibliothèque où se réunit une confrérie d'anglophones, prêts à tout pour protéger leur patrimoine. C'est une enquête à tiroirs avec la Grande Histoire, puisque pour débusquer l'assassin de Renaud, il va falloir replonger avec lui dans ses recherches pour retrouver le corps de Champlain. Une mission que l'inspecteur-chef Gamache, féru d'histoire, finit par se laisser convaincre d'accepter.
La deuxième histoire concerne une enquête, résolue, avec un assassin en prison, mais qui est ré-ouverte par Gamache après des lettres insistantes du compagnon de l'assassin qui ne croit pas en la culpabilité de son amoureux. Gamache demande alors à son bras droit, Beauvoir de retourner à Three Pines, sur les lieux du crime, au sein d'une communauté de villageois resserrée autour du bar du village. 
La dernière histoire, est un fil rouge terrible qui ronge Gamache: les conséquences d'un assaut suite à un acte terroriste, pendant lequel il a perdu des hommes et a été blessé. Au delà des blessures physiques visibles,  cela lui a surtout laissé une grande fêlure psychologique qu'il tente de surmonter auprès de son mentor Emile qui l’accueille chez lui à Vieux-Québec (la boucle est donc bouclée). Par les images qui hantent le cerveau de l'inspecteur, on suit alors pas à pas les 24 heures qui ont mené au drame.

Et donc, dans un même chapitre, l'auteur nous entraîne à la fois à Vieux-Quebec mais aussi à Three Pines et enfin au QG de la Sûreté de Québec... 
Cela demande au lecteur une certaine gymnastique, et aussi une certaine endurance à la frustration... car alors qu'un élément déterminant vient d'être découvert sur une enquête... paf! on retombe dans les méandres de l'autre.






La force de Louise Penny réside d'abord dans la galerie de personnages, très riche. Tous un peu cinglés ou "abîmés" mais tous attachants. 
Ensuite, son second atout c'est de transmettre la passion de son pays, par le décor du roman, et notamment Québec où l'on semble marcher aux côtés de l'inspecteur et s'émerveiller comme lui de la richesse de la ville et de ses paysages. Avec ce froid et cette neige omniprésentes dans les enquêtes, qui ne lâchent ni les personnages, ni le lecteur. Louise Penny nous donnerait presque l'envie de nous geler les pieds dehors, harnachés dans un accoutrement donc seuls les yeux dépassent...



Mais j'ai bien peur, que la neige ne soit pas présente pour Noël cette année. 
Tant pis pour les engelures!


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