"Je te protègerai" de Peter May (Editions du Rouergue): une fin qui fait pschiiiiit

Ça sentait l'entourloupe à plein nez, dès le début. Du coup on avait déjà une idée de la fin. Dommage! Parce que l'idée d'un retour dans les Hébrides promettait une vraie bouffée d'oxygène. 


Pitch (4ème de couv):
"Niamh Macfarlane a crée avec son mari Ruairidh une entreprise de textile renommée, Ranish Tweed. Alors qu'ils séjournent à Paris, Niamh est tourmentée par de mauvais pressentiments, l'intuition que son mari la trompe avec Irina Vetrov, la célèbre et séduisante créatrice de mode. Oui, à chaque instant elle a l'impression de perdre un peu plus cet amour qu'elle croyait destiné à durer toute une vie et pour lequel elle a tout bravé, à commencer par l'hostilité de sa propre famille. Un soir, place de la République, l'impensable se produit. Ruairidh meurt sous les yeux de Niamh dans l'explosion de la voiture d'Irina. Accablée par la douleur, Niamh ne tarde pas à comprendre qu'elle est la principale suspecte. Alors que le lieutenant Sylvie Braque progresse dans son enquête, Niamh sombre dans les souvenirs dévorants de son amour perdu et de son île Atlantique. Avec la certitude écrasante que quelqu’un l'observe en secret, prêt à tuer encore."


                                     


En fait, Peter May s'est trompé de genre littéraire pour cette histoire. Au lieu d'en faire un roman policier au dénouement à la fois attendu et tiré par les cheveux, il aurait du en faire un roman tout court. Où le triangle amoureux Niamh, Seonag et Ruairidh et les guerres et drames familiaux auraient pris un sens plus épique et plus bouleversant. 
Le romanesque aurait aussi permis de mieux mettre en valeur cette île incroyable et de développer davantage les passages "pédagogiques" et historiques sur l'artisanat du tweed, une part du roman d'habitude mise en valeur par Peter May avec une certaine tendresse (la transmission du patrimoine et de la culture écossaise, c'est son dada!) mais qui est ici négligée. Apportant une certaine frustration!

Mais malheureusement il a fait le choix du polar. Et on se retrouve avec des personnages aussi puissants lorsqu'ils sont décrit dans le background (justement au style plus romanesque), qu'incohérents dans l'écart entre leurs actes, paroles et décisions dans la partie contemporaine au meurtre. Les explications finales sont tellement alambiquées pour que ça colle avec ce que l'auteur espère (j'imagine!) comme un twist final dingue (qui ne l'est pas!!!), qu'elles décrédibilisent au final tout le roman.

Une déception. Les Hébrides étaient tellement plus belle dans la Trilogie Écossaise et avec Fin. Du coup, j'ai désormais plutôt hâte de retrouver la série Chinoise!

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