"Tout ce qui est sur Terre doit périr" de Michel Bussi (Editions Pocket): Bussi succombe à la licornemania

Autant mon rythme de lecture de ce début d'année se rapproche de la vitesse d'un escargot, autant ce roman d'aventure se déroule à la vitesse d'un cheval au galop... Enfin d'un cheval avec une corne au milieu du front! Parce qu'on se lance, pour la première fois avec Môsieur Bussi dans une quête ésotérique effrénée, basée sur un terreau de légendes et religions. 
Un virage littéraire que Môsieur Bussi tente de négocier tant bien que mal. Mais on n'est pas loin de la sortie de route!

Pitch (4ème de couv):
"Une masse sombre, inexpliquée, prise dans les glaces millénaires du Mont Ararat...
Un livre interdit, gardé sous clé dans l'enfer du Vatican...
Un animal de bois, énigmatique, portant au front une corne unique...
Les indices sont là, éparpillés. Un gigantesque puzzle à reconstituer pour remonter à l'origine de toutes le religions du onde. 
De Bordeaux à Hong Kong, en passant par l'Arménie, Zak Ikabi n'a qu'une obsession: en réunir toutes les pièces. Et trouver enfin l'arche de Noé. Embarquée malgré elle dans sa quête, la glaciologue Cécile Serval, aussi érudite que volcanique, se voit bientôt confrontée à un véritable déluge de questions. Et de balles de kalachnikov... Car pour garder ce secret, certains sont prêts à tous les sacrifices..."


Michel Bussi a donc voulu se tester à l'écriture d'un roman d'aventure à la Dan Brown. D'abord de façon dissimulée prenant un pseudo pour éditer ce roman en lui faisant porter le titre initial de La dernière Licorne.  Par crainte de décevoir et perdre en route son fidèle et massif lectorat habitué à des polars/thrillers plus terre à terre? Histoire de prendre la température sans risquer sa "réputation"?
En tout cas, semblant rassuré par l'accueil reçu par ce roman anonymisé,  il décide deux ans après sa sortie de lever le voile et de le publier sous son nom mais avec un autre titre en porte-étendard Tout ce qui est sur terre doit périr, reléguant au second plan la créature mythique.
Pourtant c'est bien la question de l'existence de la licorne qui est au cœur de ce roman. 

Un secret gardé depuis des millénaires au pied de l'Ararat par une tribu kurde. Un secret protégé, ou convoité, selon de quel côté de la barrière on se situe. Basant son récit sur le l'histoire du Déluge et de Noé, on voit que l'auteur s'est beaucoup documenté pour construire cette histoire. Les lieux, les écrits et objets se rapportant à Noé ou aux licornes, les chercheurs d'arches, tout (ou presque) existe réellement. Michel Bussi se sert de ce matériau comme colonne vertébrale pour y greffer la plus incroyable des aventures. Et d'ailleurs, à l'instar des éditeurs de Dan Brown, le roman aurait mérité une version illustrée car cela devient vite fastidieux d'aller googleliser les photos du mont Ararat, celles des tapisseries de Cluny, de Noa's Ark à Hong Kong, et j'en passe!

Alors oui, le style de Bussi reste efficace même en version aventure. Les cliffhangers ça le connait dans l'univers polar, y'a pas de raison qu'il s'en passe ici. L'écriture efficace mise au service de chapitres courts et très rythmés (voire épileptiques) en font un page-turner addictif. Mais j'avoue rester plus dubitative quant au fond du roman. Car, de clichés en rebondissements incongrus à la Indiana Jones, ça en devient parfois risible. Le divertissement d'accord mais il ne  faut pas trop pousser mémé dans les orties! Et d'ailleurs ma comparaison avec Indiana Jones est volontaire: il suffit de se rappeler l'issue du quatrième opus D'Indiana Jones et le crâne de cristal (non je ne spoilerai pas... enfin à peine: E.T téléphone maison)  et comment cela a été tourné en ridicule par une partie du public. Alors l'explication donnée par Michel Bussi pour expliquer le mystère de l'Ararat et des créatures unicornes... no comment (mais je n'en pense pas moins!)

Les amateurs de divertissements too much adoreront. De mon côté, les fabuleuses licornes made in Bussi ne m'auront pas envoûtées. 

(Aaaaah D'art d'art)

Commentaires

Articles les plus consultés