"Les corps solides" de Joseph Incardona (Editions Pocket): va me falloir de la sauge, beaucoup de sauge

J'aspirais à une lecture courte et stimulante après un enchainement de romans-pavés plombants. C'est donc avec une stratégie toute calculée que je décidais de choisir le roman le plus fin qui trainait dans ma PAL: Les Corps solides 

Alors, autant éviter le suspense inutile: ma stratégie était toute pourrite! (oui je m'octroie le droit de dire pourrite)

Pitch (4ème de couv):

"Anna aspire seulement à un peu de tranquillité dans son mobile home au bord de l'Atlantique. Et son fils, Léo, à surfer de belles vagues. A vivre libre, tout simplement. Mais quand elle perd son camion-rôtisserie dans un accident, le fragile équilibre est menacé, les dettes et les ennuis s'accumulent. Il faut trouver de l'argent.

Il y a ce "Jeu" dont on parle partout, ce jeu absurde dont la seule règle consiste à toucher une voiture et à ne plus la lâcher… Gagner signifierait la fin de leurs soucis. Pourtant Anna s'y refuse, hors de question de vendre son âme. Mais, rattrapée par un monde régi par la cupidité et le voyeurisme médiatique, a-t-elle vraiment le choix?"

A aucun moment je n'ai réussi à me connecter à l'âme de se roman. Peut-être parce qu'il est question justement de perdre la sienne par désespoir? 

Une lecture froide, glaciale même, qui coupe toute envie d'empathie, malgré l'enchevêtrement d'emmerdes dans lesquelles se retrouvent Anna et son fils. Une accumulation de n'en-jetez-plus-la-coupe-est-pleine qui vient décrédibiliser l'histoire? Les calculs dénués de tous sentiments de ceux qui se délectent de son malheur sur grand écran?

Même si le sujet est carrément d'actualité, je ne me suis jamais sentie touchée. Ce qui est plutôt problématique quand on lit justement pour vivre des émotions!

Je ne sais pas qui me porte le mauvais œil en ce moment sur mes lectures, mais j'aimerais bien qu'il me lâche la grappe et aille voir ailleurs si j'y suis. 

Sinon me reste à faire cramer de la sauge dans toute la baraque…