"Il était une lettre" de Kathryn Hughes (Editions Le Livre de Poche): une incitation à acheter seconde main?

Note pour plus tard: toujours regarder les poches quand on achète des fringues à Emmaüs. 

Pitch (4ème de couv):
"Manchester, 1973. Tina, secrétaire dans une compagnie d'assurance, est bénévole dans une boutique caritative le samedi. Cette activité lui permet d’échapper quelques heures à Rick, son mari, violent et alcoolique. Alors qu'elle trie de vieux vêtements, elle découvre, dans la poche d'une veste de costume, une lettre jamais ouverte ni postée. C'est une demande en mariage, datée de septembre 1939. Troublée, Tina décide de retrouver la destinataire de ce courrier, Chrissie, pour le lui remettre. Une simple enveloppe peut-elle contenir la clé du bonheur? Et le chagrin d'une femme saurait-il illuminer la vie d'une autre?
A plusieurs décennies d'intervalle, deux histoires d'amour brisées en plein vol, deux destins de femme au cœur meurtri."




La construction du roman est plutôt classique: la mise en parallèle de l'histoire deux femmes, nées à une génération d'intervalle. Deux femmes qui en ont bavé dans leur vie. L'une à cause d'un mari violent qui la cogne, l'autre à cause d'un père autoritaire qui ne transige pas. Deux femmes qui ont vécu la perte d'un enfant. Mais surtout deux femmes qui vont finir par trouver la force de surmonter leurs douleurs grâce à une force de caractère (ou un fatalisme?) à toute épreuve. Ce qui les relie? Cette lettre trouvée dans un vieux manteau élimé qui va tellement titiller la curiosité de Tina,qu'elle va finir par partir à la recherche de Chrissie.

L'histoire romanesque est sympathique et les personnages suffisamment attachants pour qu'on attende finalement assez impatiemment le dénouement et la rencontre de Tina et Chrissie.  Mais l'écriture gagnerait en légèreté si l'auteure avait eu la bonne idée d'épargner les redites. A chaque nouveau morceau du puzzle assemblé et/ou chaque nouveau personnage impliqué, on a le droit à un récapitulatif, le plus souvent sous forme de dialogue. Là où un simple "et alors Tina lui raconta ce qu'elle avait découvert jusque-là" aurait suffit. Idem pour les tirades un brin trop condescendantes et professorales sur les violences conjugales qui manquent de naturel et font témoignage copié-collé issu des associations de femmes battues.

Je ne sais pas comment finir cette chronique donc je vous soumets ces questions (qui m'ont traversé l'esprit): à l'heure des textos, une telle histoire est-elle encore possible? Et pourrait-elle être aussi romantico-romanesque que celle écrite par la british Kathryn Hughes? 
Vous avez deux heures! 

Commentaires

Articles les plus consultés