"Le syndrome [E]" de Franck Thilliez (Editions Pocket): les crimes, mieux que Meetic

[E]nfin la rencontre! Enfin Lucie et Franck! Hennebelle et Sharko! Les crimes et... les crimes! Une co-enquête avec ces deux têtes brûlées et amochées qui nous emmène de l'Egypte au Canada, du cinéma aux neurosciences, de l'amour à la folie. Accrochez vos ceintures, va y avoir quelques trous d'air à vous faire palpiter le palpitant!

Pitch (4ème de couv):

"Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle... Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Hennebelle, lieutenant de police à Lille.

Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés... Il n'en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé.

Deux pistes pour une seule et même affaire qui va réunir Hennebelle et Sharko.

Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d'une réalité effrayante et qui révèle que nous pourrions tous commettre le pire. Ceux qui ne connaissent pas le syndrome [E] ne savent pas de quoi ils sont capables..."

Des cadavres, des mutilations, de la torture, des cobayes humains, des gamins abandonnés... beaucoup d'ingrédients un brin malsain. Mais de la science, de l'histoire, de la culture aussi qui lient l'intrigue comme le ferait le mortier pour monter un mur. Telle est la marque de fabrique  de Mr Thilliez qui bâtit des romans efficaces, comme on bâtirait une cathédrale gothique: fascinants et flippants à la fois. 

Vraisemblablement passionné par les neurosciences, l'auteur cherche à montrer encore une fois avec Le syndrome [E] que l'impensable est à portée de main (ou d'aiguilles et d'électrodes) et que ce qu'on ne voudrait pas imaginer est peut-être déjà expérimenté. Faire des scientifiques des apprentis sorciers maléfiques, et tirer des expériences de la mort et la violence plutôt que du bonheur et de l'amour.

Alors faire se rejoindre Sharko et Hennebelle dans ce cauchemar, c'est un peu la cerise sur le gâteau. Cependant, même si leur rencontre est une évidence, j'ai eu un peu plus de mal à croire en les paroles qu'ils échangent et j'ai trouvé les dialogues souvent maladroits et parfois à côté du "vrai". 

Maintenant que le destin de ces deux flics enragés sont liés, et au vu de l’épilogue que l'auteur leur a réservé dans cet opus, nul doute que nous sommes partis pour encore plusieurs nuits de lecture insomniaque avec les suites de leurs aventures (et de leurs souffrances). 

Un maître dans l'art de ferrer le lecteur, Mr Thilliez, l’écriture comme une arme de fascination massive.