"Face Mort" de Stéphane Marchand (Editions Fleuve): au cœur de l'anti-terrorisme

Vous rêvez d'une immersion au cœur du service de renseignement français qui traque les terroristes? Bah quoi, ça change les idées en pleine crise Covid, non? Des exécution dégueulasses, un scandale d'Etat, une arme terroriste encore jamais vue, des procédures militaires millimétrées pour garantir la sécurité de la France.. Non, vraiment? 
Pourtant, pour les adeptes du genre, Face Mort est plutôt bien outillé pour faire monter la tension cran à cran jusqu'au grand final et apporter son lot de déconnexion.

Pitch (4ème de couv):
"Le sous-lieutenant Georges Kabla, petit génie tout juste sorti de Polytechnique, effectue son stage au centre radioélectrique des Alluets-le-Roi, en réalité une base d'écoute de la DGSE. Sa mission? Paramétrer Face Mort, un algorithme de reconnaissance faciale extrêmement sophistiqué. Quand la machine déclenche une alerte après avoir détecté et analysé une vidéo, la France se retrouve en première ligne face à une conspiration incroyable...
A des milliers de kilomètres de là, de l'autre côté de la Méditerranée, en Afrique du Nord, une femme traque dans le plus grand secret les djihadistes français pour les éliminer. Maxime Barelli, capitaine dans les forces spéciales, affronte ses vieux démons, mais obéit aux ordres. Jusqu'à ce matin où elle découvre qu'une arme inconnue vient d'être testée dans une petite ville de Libye. Une arme qui choisit ses victimes, aussi insaisissable que l'air, et qui menace l'Hexagone!"


Ce genre de fiction, ce n'est pas ma came. Pourtant sans être complètement emballée, je me suis finalement assez prise au jeu pour que mon cœur ait quelques palpitations.
Alors oui, je suis restée assez hermétique aux enjeux sentimentaux et psychologiques des personnages. Car ils sont mal exploités, tombent comme un cheveu dans la soupe (l'explication de la mort de la mère de Maxime... arrrrrrrgh!) et n'apportent rien de plus au roman.

Non, son grand atout c'est le côté "caméra à l'épaule" qui fait que le lecteur est au cœur de l'action, embarqué tantôt aux côtés des forces spéciales, tantôt aux côtés des terroristes, dans l'incertitude de savoir qui va s'en sortir vivant. Les chapitres courts permettent de renforcer ce sentiment d'urgence. De l'actu-spectacle!
Et puis le deuxième bonus bienvenu, c'est d'avoir mis une femme aux commandes de l'équipe qui doit empêcher le massacre, sans tomber dans le travers facile des clichés.
 
Ancien grand reporter, Stéphane Marchand l'écrivain est dans son élément sur les pistes du désert libyen, dans l'hélico en rase-motte, dans la salle opérationnelle de la DGSE ou encore dans le bureau de l'Elysée. Il est évident que l'auteur maîtrise son sujet et qu'il s'est appuyé sur son expérience de journaliste pour faire de Face Mort une fiction plus vraie que nature... plutôt réussie!

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