"Tout le bleu du ciel" de Mélissa Da Costa (Editions Le Livre de Poche): un trop long voyage!

Des bons sentiments un peu trop gentillets. Une approche de la maladie d'Alzheimer un peu trop idéalisée. Des descriptions dithyrambiques des Pyrénées un peu trop présentes. Un dénouement un peu trop attendu.
Tout le bleu du ciel ne manque pas d'émotions mais son auteure semble penser qu'il suffit de mettre des ingrédients dans une marmite pour en faire un roman savoureux. Sauf que près de 800 pages sans épices et liants pour relever l'histoire, ça fait un poil long comme voyage! (hein? je regarde trop Top Chef?)

Pitch (4ème de couv):
""Petitesannonces.fr: Jeune homme de 26 ans, condamné par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) d'aventure pour partager avec moi ce dernier périple.""
Emile n'a plus beaucoup de temps à vivre. Il a décidé de fuir l'hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. A son propre étonnement, il reçoit une réponse à son annonce. Trois jours plus tard, devant un camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d'un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.
Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté où naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l'amitié, l'amour, qui peu à peu percent la carapace de douleurs d'Emile."


Manque de bol, Madame Da Costa, vous êtes tombée sur une lectrice un peu trop exigeante quand il s'agit de traiter la question des malades jeunes Alzheimer. Et pour le coup, la petite promenade de santé d'Emile au pays des pertes de mémoire est bien trop idéalisée et mignonnisée. Cela m'a dérangé, franchement. Tout est apaisé dans ce voyage, dans la relation qu'il tisse avec Joanne. Dans ce choix de se couper de sa famille pour ne pas les laisser le voir s'enfoncer dans les limbes. Alors d'accord, il y a quelques coups de sang, mais tout se règle avec de la patience et de la méditation... Allons bon! Et par la contemplation des paysages qui se transforment au fils des pages en bonnes adresses du Routard. Avec des laïus sur les villages traversés qui tombent souvent comme un cheveu sur la soupe au milieu de la narration (ou des dialogues!) et alourdissent un rythme déjà pas vraiment fougueux.

Heureusement, Mélissa Da Costa est un peu plus habile quand il s'agit d'écrire les liens qui se tissent entre Joanne et Emile. Même si, comme je le disais dans l'intro, les poncifs sont omniprésents et le dénouement attendu. Un homme, une femme. En grande fragilité tous les deux. Qui vont finir par apprivoiser la douleur de l'autre, s'aimer, jusqu'à ce que la mort les sépare. Si vous êtes fleur bleue, vous allez y trouver votre compte car il y a de jolis moments d'émotion entre ces deux là, de la pudeur, de la tendresse, des larmes. Je garde notamment en tête la partie du voyage qu'ils passeront chez Myrtille (le personnage le plus justement (d)écrit de ce roman?).

Pour résumer ma lecture? J'ai trouvé ce voyage long, parfois beau mais souvent "trop".  Géographiquement cette histoire ne manque pas de relief, nous baladant entre mer et montagne. Mais côté plaisir de lecture, je n'ai pas vécu les montagnes russes d'émotions que j'espérais. 

Commentaires

  1. J'ai vu passer ce bouquin des dizaines de fois sur les réseaux. Ce qui m'a retenu, c'est le nombre de pages. Maintenant, je l'ai reçu en cadeau. Il faudra bien que je m'y mette un jour.
    Ton avis est fort différent de ce que j'ai lu jusqu'à présent et ça me fait un peu peur...

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    1. Un Livre dans ma Baignoire13 juillet 2021 à 21:01

      Il en faut pour tous! Peut-être que ce livre te parlera. Moi, il m'a chuchoté d'aller l'abandonner dans une forêt et d'aller vite en lire un autre :D :D :D

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