"La fille cachée" de Lisa Gardner (Editions Le Livre de Poche): à un chouia de perdre la couronne

Merdouille!
Je n'aurais pas pensé dire cela un jour de Lisa Gardner, mais à trop vouloir en faire niveau retournement-de-cerveau sans même avoir pris le temps de bien tout ficeler, l'auteure en arrive à des incohérences qui rendent peu crédibles toute la construction de son roman. Cela partait certainement d'un bon sentiment: satisfaire son lectorat en quête d'action et de twists. Mais ça tombe à l'eau… sauf si le lecteur n'est pas trop exigeant et que la recherche du divertissement prévaut sur la cohérence du récit.
Such a deception Queen Gardner!

Pitch (4ème de couv):
"Mélanie sait bien qu'elle a été adoptée, et que le charmant Dr Harper Stokes, honorablement connu à Boston, n'est pas son véritable père. Mais elle est loin de se douter qu'elle est en réalité la fille de Russell Holmes, un assassin condamné à mort et exécuté vingt ans plus tôt pour le meurtre de six enfants… dont la propre fille de Harper et Patricia Stokes.
C'est un journaliste de presse à scandale qui lui fait cette révélation. La fillette qu'elle était alors n'a-t-elle pas été retrouvée comme par hasard, abandonnée et amnésique, à l'hôpital où travaillait justement Stokes, et au moment même de l'exécution de Russell Holmes? Et qui donc a intérêt à déterrer cette affaire?
Quand menaces et appels anonymes commencent à lui parvenir, Mélanie se confie au FBI. Mais le jour où le journaliste est retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses, elle comprend que son désir de connaître la vérité sur son passé risque de mettre en péril, au-delà de sa raison, sa vie même…"


A peine ce roman refermé et plus j'y réfléchis, plus je me dis que ça ne ressemble pas à Lisa Gardner de tenter de nous faire avaler des couleuvres. 

Pourtant le roman avait bien commencé: un prologue incroyable dans le couloir de la mort d'une prison du Texas, aux côtés d'un tueur d'enfants en série, Russell Holmes. L'immersion est glaçante. Puis le récit bascule sur Mélanie, la trentaine, auprès de laquelle un journaliste vient insuffler le doute concernant son identité. Ne serait-elle pas la fille cachée de ce tueur en série? Et comment se fait-il qu'elle se retrouve dans une famille qui a justement perdu une enfant, Meagan, décapitée par Russell? Bon, là on se dit qu'on va passer un plutôt chouette moment de lecture et que la reine Gardner va nous retourner le cerveau comme elle a l'habitude de faire. Et ça marche plutôt bien au début: on se met à soupçonner chaque personnage, d'ailleurs au même rythme que l'enquêteur, ce qui est plutôt un bon point. 

Mais plus on avance dans le roman plus on s'aperçoit, notamment dans le dernier tiers, que l'autrice veut faire rentrer des carrés dans des ronds pour justifier les actions de tels ou tels personnages. Jusqu'à en arriver à des incohérences beaucoup trop grosses pour rendre toute cette machination crédible. 

Une vraie déception alors que ce roman surfe sur le thème de prédilection de l'autrice: la famille et ses secrets. Et promettait donc un grand moment de frissons. C'est raté!
Mais pas de quoi faire descendre la Queen Gardner de son trône… à condition que ça ne se reproduise plus!

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