"Une famille presque normale" de M.T. Edvardsson (Editions Pocket): jusqu'ou iriez vous pour défendre votre famille?

J'ai commencé ma lecture prudemment, ne sachant pas à qui j'avais à faire… pour finir par dévorer les deux derniers tiers de ce roman d'une traite!
Visiblement, Monsieur Edvardsson ne souhaite pas faire de la figuration et compte bien jouer lui aussi dans la cour des polars suédois qui s'exportent. Et c'est réussi!
Et hop, un auteur de plus à mettre dans la mallette de serial lectrice! 

Pitch (4ème de couv):
"Une famille suédoise tout ce qu'il y a de normal, ces Sandell...
Le père, pasteur. La mère, avocate. Une fille de 19 ans, bosseuse, qui rêve de voyages au long cours. Le samedi, on file au cinéma. Le dimanche, en fôret. Ils trient leurs déchets, n'oublient jamais leur clignotant, rendent toujours à temps leurs livres à la bibliothèque.
Normale en apparence, du moins, comme toutes les familles qu'un meurtre sordide s'apprête à faire basculer dans l'horreur."


Si un membre de votre famille était accusé de meurtre, seriez-vous prêts à tous les mensonges pour lui éviter le pire? Quitte à trahir vos valeurs? 
C'est là tout le propos du roman: les parents de Stella ne peuvent croire à sa culpabilité... sans avoir aucune certitude non plus de son innocence. Le père pasteur s'en remet à ses saints tout en s'asseyant sur le "tu ne mentiras point". La mère avocate utilise sa connaissance des faiblesses de la machine judiciaire pour mieux la manipuler. Tous deux en équilibre sur un fil pour sauver leur fille. 
Mais est-elle si innocente qu'ils tentent de s'en persuader? Vous le saurez... dans la toute dernière page, et même toute dernière ligne du roman.

Adoptant tour à tour le regard du père, de Stella et enfin de la mère, le récit se contracte d'abord en une pelote de fils dense où se mêlent doutes et tiraillements psychologiques. Avant que l'auteur ne tire doucement mais surement sur les fils pour faire entrevoir petit à petit la vérité.

Un polar qui ne fait pas dans l'action ni les psychopathes bien dégueulasses. Mais qui sait habilement jouer avec le lecteur de polar qui aime douter jusqu'au bout! Modig Mr Edvardsson!

PS: essayez de vous faire inviter aux Quais du Polar l'année prochaine!

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