"Nouvelle Babel" de Michel Bussi (Editions Presses de la Cité): around the world, around the woooorld

Z'avez déjà vu passer les tests de personnalité sur les réseaux sociaux pour savoir quel est votre super pouvoir favori? Avec Nouvelle Babel, Michel Bussi nous offre l'opportunité d'expérimenter littérairement le pouvoir de téléportation. Généralement le plus plébiscité avec l'invisibilité.
Et j'avoue que m'imaginer me téléporter en quelques secondes aux Maldives pour boire un petit cocktail me fait triper. Mais en attendant un hypothétique progrès de la physique quantique qui permette ce rêve, je vais continuer à rédiger cette chronique vissée sur ma chaise, une tisane à la main.

Pitch (4ème de couv):
"2097. Sur une île privée paradisiaque inaccessible, de paisibles retraités sont assassinés…
Trois policiers, un journaliste ambitieux et une institutrice nostalgique s'engagent dans une folle course contre la montre pour préserver l'équilibre d'un monde désormais sans frontières, où la technologie permet aux humains d'être à la fois ici et ailleurs."


Vous adorez Michel Bussi pour ses polars à la construction soignée, qui vous retournent le cerveau? Alors je comprends que certains d'entre vous se soient retrouvés complètement déboussolés avec Nouvelle Babel puisque l'auteur verse du côté SF de la force. Version roman d'anticipation plus précisément. Décidant d'abolir les frontières (et donc les pays)  pour que la planète n'héberge plus qu'un seul et même peuple: les Terriens. Terriens qui se déplacent par téléportation avec un simple bracelet à la main. Qui calent tous leurs montres sur une Heure Universelle. Et peuvent donc se lever à 8h sur une plage du Brésil pour aller travailler à 8h30 à New Dehli sans que ça pose de problème.
Lecteurs cartésiens vous êtes tombés dans les pommes? Remettez-vous! 

Car pour peu qu'on passe la surprise du genre de ce roman, sa lecture n'est pas une expérience si traumatisante. Michel Bussi prend le temps de nous expliquer les codes, histoire que le lecteur se les approprie et ne se sente pas trop perdu. Mais, je le concède, il ne le fait pas de façon très subtile, utilisant la voix d'un personnage pour donner les explications sur le fonctionnement de ce nouveau monde. Cela donne lieu à des démonstrations et monologues tombés comme un cheveu au milieu de la soupe. Autre grief: les personnages ont aussi tendance à verser dans la caricature,  notamment les femmes qui sont forcément des bombasses en robes moulantes avec des cœurs plein les yeux au premier bellâtre venu. 

Personnellement, sans être emballée, j'ai quand même pris plaisir à lire cette aventure qui vient titiller les représentations sur le fonctionnement de notre Monde et ouvrir le champ de la réflexion (et du rêve) avec des "et si". 
Nouvelle Babel trouvera peut-être plus facilement son public parmi les ados/jeunes adultes, une génération davantage concernée par l'avenir de notre planète et ses enjeux mais aussi (j'imagine) plus sensible à cette écriture très visuelle, presque cinématographique. 

Alors ce n'est peut-être pas le roman de l'année, mais il n'empêche que je salue la diversité (et le courage!) de l'écriture de Michel Bussi qui ne se laisse pas enfermer dans des cases et sait se faire plaisir et se challenger en s'essayant à d'autres genres et en osant se confronter à d'autres publics. Et rien que pour ça, je dis bravo!

Commentaires

Articles les plus consultés