"Toutes les vagues de l'océan" de Victor del Arbol (Editions Babel): du héros au salaud, il n'y a qu'un pas!

Entre Russie et Espagne, entre révolutions et autre guerre, ce roman fleuve de Victor Del Arbol est fidèle à sa plume: on commence avec des morceaux de puzzle en vrac dont on ne comprend pas grand chose pour arriver à la révélation de l'image finale qui donne toutes les clés de l'histoire. 
Un grand roman dramatique, pour lequel il faut prévoir du temps!

Pitch (4ème de couv):
"Gonzalo Gil reçoit un message qui le bouleverse: sa sœur, de qui il est sans nouvelles depuis des années, a mis fin à ses jours, peu après avoir réglé ses comptes avec la mafia russe. Cette mort va mettre en lumière les secrets de l'histoire familiale et de la figure mythique du père, nimbée de non-dits et de silences.
Cet homme idéaliste a connu la révolution communiste en URSS, la guerre civile espagnole, la Seconde guerre mondiale. Et c'est toujours du côté de la résistance et de l'abnégation qu'il a traversé le siècle dernier. Sur fond de pression immobilière et de mafia, l'enquête qui s'ouvre aujourd'hui à Barcelone rabat les cartes du passé. La chance tant attendue, pour Gonzalo, de connaître l'homme pour pouvoir enfin aimer le père."


Ce n'est plus une surprise pour moi depuis les précédents lectures de La maison des chagrins et La tristesse du samouraï, mais je préfère préciser aux lecteurs non avertis que les romans de Victor Del Arbol demandent de l'endurance et de la patience.

D'emblée, on est pris dans un déroutant entremêlement de personnages, de lieux, d'époques qui donne le tournis et l'envie de rebrousser chemin. Mais page après page, l'écheveau se délie, laissant apparaître plus clairement les liens entre tous, ces ondes fatales qui se sont propagées de la Russie de 1930 à l'Espagne des années 2002, entrainant la famille Gil dans une cascade de secrets et de violences intergénérationnelle.

Plus on avance dans le roman et plus le drame prend de la consistance. Il faut donc se laisser du temps d'autant plus que ce roman est loin du standard actuel du polar qui tire aujourd'hui davantage vers le page-turner. Victor Del Arbol prend le parti de chapitres très longs, d'une narration détaillée, d'un foisonnement de noms, dates, situations qui demandent une attention soutenue. Une lecture qui demande un vrai engagement. On signe pour sept cents pages, pour le meilleur… enfin surtout pour le pire! Car il est question de révolution sanglante, de tortures, de meurtres et l'auteur ne nous épargne pas tous les trucs bien dégueulasses que peuvent se faire les Hommes entre eux. 

Du goulag des années trente à la Barcelone moderne, cette fresque historico-familiale nous entraine sur un chemin pavé de mauvaises intentions, un chemin parfois laborieux et épuisant, mais qu'on ne peut quitter jusqu'au point sanglant final.
Si vous avez du temps et de l'énergie devant vous pour endurer une lecture marathon, foncez!

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