"Sur la dalle" de Fred Vargas (Editions Flammarion): Adamsberg essaie de sauver la mise

Le problème avec la série Adamsberg de Fred Vargas? Le temps qui s'écoule entre la publication de deux romans. En tout cas pour mon petit cerveau et moi-même qui n'arrivons pas à recoller tous les morceaux. Une des raisons de ma déception… mais pas que! 

Pitch (4ème de couv):
" - Le dolmen dont tu m'as parlé, Johan, il est bien sur la route du petit pont?
- A deux kilomètres après le petit pont, ne te trompe pas. Sur ta gauche, tu ne peux pas le manquer. Il est splendide, toutes ses pierres sont encore debout.
- Ca date de quand, un dolmen?
- Environ quatre mille ans.
- Donc des pierres pénétrées par des siècles. C'est parfait pour moi.
- Mais parfait pour quoi?
- Et cela servait à quoi, ces dolmens?  demanda Adamsberg sans répondre.
- Ce sont des monuments funéraires. Des tombes si tu préfères, faites de pierres dressées recouvertes par de grandes dalles. J'espère que cela ne te gêne pas.
- En rien. C'est là que je vais aller m'allonger, en hauteur sur le dalle, sous le soleil.
- Et qu'est-ce que tu vas foutre dessus?
- Je ne sais pas, Johan."


Cinq ans bordel! Il s'est écoulé cinq ans depuis la dernière enquête d'Adamsberg. J'étais encore considérée comme une trentenaire à cette époque là, c'est dire si ça date! Alors comment retrouver ses marques après autant de temps passé? L'absence laisse malheureusement des traces...
J'avais été conquise par le précédent Quand sort la recluse, qui parlait pourtant de ma pire phobie. Alors j'étais prête à passer l'éponge sur ce silence prolongé, à condition que cette enquête soit au moins aussi enthousiasmante.
Sauf que. 

Prendre le pari de faire faire tenir la baraque au seul personnage d'Adamsberg? Jouer sur l'empathie qu'il suscite auprès des lecteurs depuis des années? Cela ne suffit pas. 
Pourtant les retrouvailles s'annonçaient belles dans les premiers chapitres. Le temps de se réapprivoiser, de succomber une nouvelle fois à la mélodie poétique du commissaire rêveur et hop! direction la Bretagne, Chateaubriand et les dolmens. Prometteur?
Mais cela ne dure pas. L'enquête s'enfonce finalement dans une histoire de voyous dont le démantèlement de toute la petite bande finit par être un brin rasoir et met à distance les émotions. Et il faudra attendre la toute fin du roman pour une résolution qui arrive trop tard et abruptement, malgré toute la tendresse que l'autrice tente d'y mettre pour nous réconforter. 
Alors oui, il y a toujours ces dialogues lumilunaires (oui un néologisme, encore) entre Adamsberg et ses comparses qui sont précieux et parfois carrément touchants mais il ne suffisent pas à contrecarrer le trop long chemin pris par l'enquête qui nous pousse presque à rebrousser chemin, fermer le livre.

Je suis déçue parce que j'aurais tellement aimé décerner une Baignoire d'Or à la fabuleuse Fred Vargas. Mais il en est ainsi. Loin des yeux, loin du cœur.
Pour ne pas que je décroche totalement, il faudra qu'Adamsberg revienne plus fort… mais surtout plus vite!

Commentaires

  1. J'ai très peu lu Vargas. C'est une auteure qu'on ne rencontre pas trop chez nous : ni dans les brocantes, ni aux vitrines des librairies,...

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    1. Pourtant elle fait partie des autrices incontournables. Ses autres polars sont à découvrir!

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  2. Tu as su mettre les mots sur le malaise que j'ai quand je l'ai lu , j’étais déçue etc'est exactement pour cela.

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    1. C'est une grosse déception pour beaucoup de lecteurs a priori. Ce dernier Adamsberg n'a pas fait l'unanimité!

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