"Le Ministère du Futur" de Kim Stanley Robinson (Editions Bragelonne): dystopie ou futur proche?
Les écolos-sceptiques crieront à la dystopie, les autres (davantage cortiqués) avanceront que ce n'est que ce qui nous attend: la sixième extinction.
Une planète qui se meurt, ses habitants à peau, à poil ou à feuille avec. Bien sur que ça vient gratter là où ça fait mal, et peut-être même faire un brin culpabiliser pour les générations à venir…
Pitch (4ème de couv):
"Etabli en 2025, l'objectif de la nouvelle agence des Nations unies était simple: défendre les générations à venir et protéger toutes les créatures vivantes, actuelles et futures. Il fut vite surnommé "le Ministère du Futur". Mary Murphy, directrice du ministère, prend sa mission très au sérieux: aide aux plus démunis, négociations avec les puissances financières pour contenir les émissions de carbone, surveillance de l'écoterrorisme… Mais faudrait-il employer des moyens plus radicaux? L'humanité saura-t-elle emprunter le chemin de la coopération pour éviter l'effondrement?"
Emballement de mon palpitant en début de roman: ouverture du bal sur une catastrophe climatique d'ampleur faisant plusieurs millions de mort. Scène dantesque qui annonce la couleur du propos du roman: est-il possible d'enrayer la destruction massive initiée par l'Homme? Un changement est-il possible?
Cette histoire alterne entre une fiction qui se centre sur l'impact et l'évolution de la crise à travers le regard de personnages clés (Frank le survivant, Mary la directrice du Ministère du futur) et d'"anonymes" subissant ou combattant le désastre ET des éclairages politiques/économiques/scientifiques/sociétales/philosophiques documentés, expliquant comment on en est arrivé là et quelles initiatives sont en marche pour y remédier.
L'auteur va clairement toucher là où ça fait mal, et où ça fait un peu peur aussi. Et vient aussi donner des clés qui ne feront certainement pas plaisir à tout le monde, sans concession pour ceux qui prônent la croissance et se retranchent derrière leur tas de pognon. Le changement passe par une refonte totale du système, quitte à ce que cela se fasse par la violence et la mort des résistants au changement. Mais il viendra aussi de l'union du peuple planétaire autour de la survie de leur grand village: la Terre. Utopie?
J'ai aimé ce roman pour ce qu'il vient titiller, voire peut-être carrément réveiller comme conscience écologique. Mais sur la forme, j'ai fini par être plombée par les intermèdes devisant notamment sur les pans économiques et politiques du combat écologique. Des chapitres très techniques et qui ont certainement fait l'objet d'un travail de recherche très poussé par l'auteur mais qui sont venus saper mon enthousiasme. Pour ma part, je me serai largement contentée de la partie fiction, autour de l'évolution des personnages de Mary et de Frank.
En résumé: Le Ministère du Futur est une lecture d'utilité publique pour la cause écolo, mais ardue en ce qui concerne les aspects techniques de résolution d'une crise massive. Et surtout: c'est un roman à ne pas mettre entre les mains des personnes touchées par l'éco-anxiété!
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