"Am Stram Gram" de M.J. Arlidge (Editions 10/18): plouf plouf, ça sera toi qui me tueras

Mourir ou tuer? Se détruire physiquement ou psychologiquement? Devenir un cadavre ou un mort-vivant? C'est le seul choix que laisse la tueuse en série qui se réjouit de voir des duos plus ou moins soudés éclater, au propre comme au figuré. Un jeu bien glauque mais tellement réjouissant pour un lecteur (tordu?) de polar. 

Pitch (4ème de couv):
" Une jeune femme émerge de la forêt, à peine vivante. Son histoire est au-delà du raisonnable. Mais elle est vraie. Chaque détail sordide l'est. Quelques jours plus tard, un autre survivant est retrouvé; et une série semble se former. Des paires de victimes sont enlevées, emprisonnées et confrontées à un terrible choix: tuer ou être tué. Préfériez-vous perdre votre vie plutôt que votre esprit? L'inspecteur Helen Grace connaît la part sombre de la nature humaine, y compris la sienne. En dirigeant l'enquête, elle comprend que les survivants détiennent la clé de l'énigme. Et rien ne sera plus terrifiant que la vérité."






Le pitch de départ est déjà une grande idée: une tueuse en série qui ne tue pas elle-même mais qui exige que ses victimes se décident à prendre/subir le rôle de bourreau... ou de victime! Vous avez dit cruel??? 
Ensuite Mme Arlidge, aux manettes de l'intrigue l'exploite en trouvant le juste dosage entre les temps d'enquêtes et les temps d'horreur. S'ajoute à cela un personnage de femme flic qui "accroche" car les indices laissés par l'auteur sur sa vie et psychologie font qu'on pressent en Helen une grande part d'ombre sans avoir tous les éléments pour la comprendre... avant la révélation finale! 
Tout est dans l'efficacité, jusque dans la forme d'écriture avec des chapitres très courts, évitant une narration descriptive pour se focaliser sur l'enquête et l'action.

Un roman que l'on pourrait facilement adapter sur grand et/ou petit écran. Et qui y gagnerait certainement! Ne serait-ce que pour créer une vraie identité visuelle à l'histoire. Les lieux de séquestration sont trop peu exploités dans le roman, dans ce qu'ils ont de terrifiant. Idem pour les personnages qui mériteraient un peu plus de consistance, pour que l'on partage à minima la souffrance physique et psychologique qu'ils subissent. 
A vouloir faire trop efficace, l'histoire devient presque "froide", comme si l'auteure nous tenait à distance, sans nous plonger réellement le nez dans la merde.

Cela reste néanmoins un bon page turner (j'vais la mettre à toutes les sauces cette expression désormais 😁), très divertissant même s'il reste perfectible.   

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