"Rêver" de Franck Thilliez (Editions Pocket): Dream is my reality, the only kind of real fantasy

Page turner est à priori l'expression "in" du monde littéraire... Mais vu que je ne suis pas à la mode (dans bien des domaines 😆 ) je viens seulement de la découvrir:  d'abord dans des échanges d'avis entre  les jurés du Prix Elle et ce soir, en refermant ce roman, dans une note d'Olivier Bureau du Parisien qui écrit en 4ème de couverture que "Rêver révèle la maestria de Thilliez, qui se démarque là des autres papes du page turner". Donc si j'ai bien saisi le concept, un bon page turner est tellement haletant qu'il empêche de dormir.....

Ma question est donc la suivante: un thriller qui nous tiens en haleine et dont le centre de l'intrigue est en plus basée sur les troubles du sommeil, ça fait double page turner (with the english accent please)???
Ramassage des copies dans 2 heures! (eh oh, vous dans l'fond! vous croyez que je vous ai pas vu à lorgner sur la feuille du voisin???)

Pitch (4ème de couv):
"Psychologue réputée pour son expertise dans les affaires criminelles, Abigaël souffre d'une narcolepsie sévère qui lui fait confondre le rêve avec la réalité. De nombreux mystères planent autour de la jeune femme, notamment concernant l'accident qui a coûté la vie à son père et à sa fille, et dont elle est miraculeusement sortie indemne.
L'affaire de disparition d'enfants sur laquelle elle travaille brouille ses derniers repères et fait bientôt basculer sa vie dans un cauchemar éveillé...
Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur: elle-même."




Oui j'ai aimé ce thriller au rythme effréné, dans lequel l'auteur cherche à nous perdre entre l'alternance rêve/réalité mais aussi passé/présent. Une déconstruction savamment orchestrée au point que Mr Thilliez, en toute fin de roman nous propose, via une énigme, une deuxième lecture de ce roman et un chapitre additionnel (le fameux chapitre 57 manquant) disponibles sur son site internet... du moment qu'on entre le bon code 😉(mais aussi un test sur notre propre sommeil et la comparaison de notre profil personnel de dormeur avec le profil "type" des lecteurs de Thilliez). 
En plus du caractère haletant, l'auteur rajoute donc à la lecture une dimension ludique, un p'tit cadeau bonus. J'avoue que je viens d'avaler les 600 pages, et que je n'ai pas forcément envie d'y retourner tout de suite pour remettre les 90 chapitres dans l'ordre chronologique... mais je sais que d'autres lecteurs un brin psychopathes s'en donneront à cœur-joie!

Après, est-ce que j'ai été complètement convaincue par l'histoire? C'est autre chose... Quelques éléments "trop gros" pour y croire complètement (promis pas de spoil) dans chacune des deux  "intrigues" et dans leur intrication l'une dans l'autre. 

Peut-être que, plus que le fond, c'est surtout la forme innovante de la construction de ce roman qui en fait son intérêt. Je ne sais pas s'il s'agit d'une "patte Thilliez" puisque c'est le premier roman de l'auteur que je lis, mais je comprends mieux désormais l'attraction (et les files d'attentes aux dédicaces) qu'il exerce sur de nombreux lecteurs de polars qui, rompus à l'exercice de la lecture, cherchent justement ce petit plus qu'ils ne trouvent pas ailleurs.

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