"Les Disparus du Phare" de Peter May (Editions Rouergue Noir): où est passé le charme des Hébrides?

Avec Les Disparus du Phare, Peter May nous ramène dans les Hébrides au pays de sa fameuse trilogie Écossaise. Mais, même si Marsailli et Fin sont cités en clin d’œil une unique fois dans ce roman, Peter May peine à faire renaître le charme et l’attrait de ses précédents romans.

Pitch (4ème de couv) :
« Rejeté par les vagues, un homme reprend connaissance sur une plage. Tétanisé par le froid, le cœur au bord des lèvres, frôlant dangereusement le collapsus. Il ignore où il se trouve et surtout qui il est ; seul affleure à sa conscience un sentiment d’horreur, insaisissable, obscur, terrifiant. Mais si les raisons de sa présence sur cette île sauvage des Hébrides balayées par le vent lui échappent , d’autres les connaissent fort bien. Alors qu’il s’accroche à toutes les informations qui lui permettraient de percer le mystère de sa propre identité, qu’il s’interroge sur l’absence d’objets personnels dans une maison qu’il semble avoir habitée depuis plus d’un an, la certitude d’une menace diffuse ne cesse de oppresser. Muni, pour seuls indices, d’une carte de la route du Cercueil qu’empruntaient jadis les insulaires pour enterrer leurs morts, et d’un livre sur les îles Flannan, une petite chaîne d’îlot perdus dans l’océan marquée par la disparition jamais élucidée, un siècle plus tôt, de trois gardiens de phare, il se lance dans une quête aveugle avec un sentiment d’urgence vitale."





Le décor de l’action est grandiose. Rien à dire sur ce point : Peter May aime son Ecosse natale, y décrit les nuances de gris du ciel, de bleu de l’océan, de vert de la lande comme personne.  Un travail d’écriture presque minéral où l’on sent les cailloux sous les pieds et la brise de la mer sur notre visage.
Le problème réside dans la narration de l’histoire qui n’est pas à la hauteur de cette nature âpre. Peter May n’est pas complètement arrivé à faire prendre la mayonnaise entre le propos du roman (la destruction des abeilles par l’industrie) et ceux qui les portent (les personnages). On sent que l’auteur veut à travers ce roman sensibiliser son lectorat à la cause des abeilles et que le « polar » n’est qu’un prétexte à tout cela. A moins que ce ne soit l'inverse ... et c’est bien le problème! 
Les dialogues deviennent trop scolaires pour "faire réels" et les personnages ne sont pas complètement « habités » par leur rôle pour être tout à fait crédibles.  Heureusement, il persiste deux personnages forts qui nous permettent de tenir le coup dans la lecture : Neal (mais est-ce bien Neal ? ;-) ) l’amnésique qui tente de retrouver le fil de son identité, et Karen, l’ado en rébellion depuis le suicide (mais est-ce bien un suicide? ;-) ) de son père.
Dommage qu'il faille attendre le dernier tiers du roman pour qu'enfin l'action s'emballe et se mette au diapason de la tempête écossaise.

Finalement, il ne me restera, en refermant les pages de ce roman, que cette petite musique entêtante « Bad Boys » de Souchon-Voulzy qui colle au personnage de Karen et que j'ai beaucoup fredonné dans ma baignoire.

Et les abeilles alors me direz-vous? On s'en fout? Non, non, on s'en fout pas! Mais si le sujet vous intéresse allez plutôt voir du côté de Youtube et des chroniques du Professeur Feuillage. C’est bien plus pédagogiquement fun! Bzzz bzzz





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