"Chacune de ses Peurs" de Peter Swanson (Editions Calmann Levy): pas de quoi trembler
On y était
presque... Mais une accumulation de mauvais choix d’écriture nuit
à l’enquête et fait finalement retomber le soufflé de la tension en un résultat final presque indigeste. Dommage !
(j’ai l’impression de beaucoup utiliser ce « dommage » pour qualifier
mes dernières lectures…)
Pitch (4ème
de couv) :
« Lorsque
Corbin propose à Kate d’échanger leurs appartements respectifs de Boston et de
Londres, Kate, récemment victime d’un ex à la jalousie pathologique, pense que
cela l’aidera à remonter la pente et accepte avec joie la proposition de son
cousin américain. Malheureusement, à peine arrivée, elle apprend qu’une
voisine, Audrey Marshall, a été assassinée. Troublée, elle se pose aussitôt des
questions sur Corbin, d’autant qu’elle s’aperçoit rapidement que ce cousin,
locataire fort sympathique au demeurant, se montre très énigmatique sur sa
relation avec Audrey… Alors quand l’ex-petit ami de la victime l’accuse
carrément à son tour et que le mystérieux Corbin disparaît brusquement… »
Elle monte
la tension, elle monte ! De façon plutôt habile dans la première
moitié du polar où l’auteur sème des petits bout de « thrill »,
suffisamment pour que le lecteur se dise que ça va tourner mal et pressentir
que la pauvre Kate, qui en a déjà pris plein la tronche et cauchemarde encore
de son ancien bourreau, va se retrouver au centre d’un truc plutôt glauque,
malgré elle.
Sauf que… L’auteur
prend le parti en deuxième partie de roman
d’expliquer du point de vue de chacun des protagonistes (et tellement maladroitement !!!)
le pourquoi du comment on en est arrivé là, faisant retomber la mayonnaise aussi
facilement qu’un mauvais dernier coup de fouet ! (j’dis ça, j’ai jamais
fait de mayonnaise….) Et c’est tellement balot ! (ça change de dommage)
Mais ce mauvais choix dans la construction de l’intrigue
n’est pas le seul en cause dans l’impression de rendu général « raté ».
Il manque également un vrai investissement sur les acteurs de cette histoire. Il y avait pourtant du
potentiel: entre le psychopathe, la terrifiée, le vengeur (des clichés ?
nooooooooon !). Mais l’auteur n’a
malheureusement pas développé suffisamment la psychologie et les peurs intérieures
des personnages. Alors que Bon Dieu ! Vu le titre ! On s’attendait à
un « flippage » en bonne et dûe forme Mr Swanson!!!
Mais il
manque tellement de tripes dans les scènes de meurtres, tellement de profondeur dans des personnages sous-exploités voire carrément survolés. Il
aurait peut-être fallu construire une vraie enquête policière, menée par un
personnage ou un couple de personnages, comme Kate et la fliquette Roberta
James par exemple, dont on se demande ce qu’elle fout finalement là, presque superflue (à part jouer les gros bras à la fin).
Le décor lui-même
est sous-exploité : cet immeuble où les voisins peuvent s’épier, un lieu propice aux commérages… Mais non, finalement
tout le monde est gentil et pétris de bonnes intentions et même Alan, zieuteur malsain perd très vite
son ambivalence pour aller du côté gnangnan de la force.
Que de gâchis !
En résumé :
le scénario n’est pas inintéressant mais le réalisateur s’est un peu (beaucoup?) foiré!
🎵Elle est où la peur, elle est oùùùùùùùùùùù ? 🎵
Commentaires
Enregistrer un commentaire