"Ma Chérie" de Laurence Peyrin (Editions Calmann Levy): I have a dream

Une certaine langueur. Un certain romantisme. Une certaine douceur. Ma Chérie c'est l'histoire du chemin qu'est forcé de parcourir Gloria Mercy Hope Merriman en abandonnant les artifices de Miss Floride pour, auprès des siens, découvrir quelle femme se cachait dessous. Assumer des choix, des envies pour se libérer de cette image et mentalité superficielle dans laquelle elle s'était  laissée enfermer et enfin vivre pour elle.
Un roman féministe?

Pitch (4ème de couv):
"Née dans un village perdu du sud des Etats-Unis, Gloria était si jolie qu'elle est devenue Miss Floride 1952, et la maîtresse officielle du plus célèbre agent immobilier de Coral Gables, le quartier chic de Miami.
Dans les belles villas et les cocktails, on l'appelle "Ma Chérie".
Mais un matin, son amant est arrêté pour escroqueries. Le monde factice de Gloria s'écroule: rien ne lui appartient, ni la maison, ni les bijoux, ni l'amitié de ces gens qui s'amusaient avec elle hier encore.
Munie d'une valise et de quelques dollars, elle se résout à rentrer chez ses parents. Dans le car qui l'emmène, il ne reste qu'une place, à côté d'elle. Un homme lui demande la permission de s'y asseoir. Gloria accepte.
Un homme noir à côté d'une femme blanche, dans la Floride conservatrice de 1963...
Sans le savoir, Gloria vient de prendre sa première vraie décision et fait ainsi un pas crucial sur le chemin chaotique qui donnera un jour sens à sa nouvelle vie..."


Ma Chérie s'ancre dans le contexte historique de l'Amérique du début de la déségrégation,  l'Amérique de Luther King et de Rosa Parks. 
Miss Floride 1952, qu'on appelle "Ma Chérie" dans la jet-set de Miami ne prête pas attention à ce qui se passe au delà de son petit monde étriqué. En ne l'appelant pas par ses prénoms, ceux qui l'entourent et se disent ses amis, son amant, anonymisent ses envies, ses désirs. Ma Chérie est enfermée dans son image de blonde peroxydée sans cervelle parmi des milliers d'autres blondes peroxydées. Une femme-objet que l'on habille de robes coûteuses et que l'on place dans une villa avec piscine. Et dont on se sert quand on a besoin de distractions. Déshumanisée. 
Tout comme ces millions d'afro-américains auxquels on a imposés des patronymes à l'heure de l'esclavage pour mieux nier les être humains qu'ils étaient. Pour mieux les soumettre. 

Alors ce roman c'est avant tout l'histoire de combats pour retrouver son identité, sa dignité qu'elles soient cachées derrière une robe Hermès ou une couleur de peau.
Et pour Miss Merriman, ses trois prénoms vont se rappeler à elle en cristallisant trois étapes importantes du parcours qui la mèneront à trouver sa propre recette du bonheur: la gloire (Gloria), la pitié (Mercy) et l'espoir (Hope).

L'écriture ouatée de Laurence Peyrin nimbe le roman d'une lumière douce où même les moments les plus sombres de l'histoire de l'Amérique, ségrégation et guerre de Corée entre autres, passeraient presque comme des éléments anecdotiques ou déjà pansés. Comme si la souffrance n'avait jamais le droit de s'exprimer franchement et qu'il fallait plutôt regarder vers l'horizon, à l'instar du personnage de Marcus. La résilience comme philosophie de la vie. 

Alors oui, on frôle le bisounoursisme, mais finalement, en cette période si particulière, ça ne fait pas de mal. Un "roman-bulle" qui apportera un peu de douceur et d'apaisement, en confinement dans 20 mètres carrés ou dans son jardin. Ou pour oublier, le temps de quelques chapitres, sa journée de travail à une caisse de supermarché ou dans un service de réanimation. Le ciboulot, plus que jamais, a besoin de se préserver. Alors rien que pour ça, merci Mme Peyrin de vous être invitée dans ma PAL.

Et , n'oubliez pas: #restezchezvous

Commentaires

  1. Je vais essayer de me le dégoter aux courses ....si non je compte sur toi pour me le mettre de côté pour ....mes vieux jours.:-) . Portez vous bien tous les 2. Bises

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