"Adam et Eve" d'Arto Paasilinna (Editions Denoël): un inédit qui aurait dû rester caché!

... J'm'en veux de faire cette chronique. Parce qu'en vrai j'aime bien Paasilinna. Pis il est mort, tout ça, tout ça... Alors j'aimerais éviter que son fantôme vienne me hanter de colère!
Mais bon, impossible de mentir: cette lecture fut longue et pénible. A l'instar du confinement qu'on est en train de vivre.

Pitch (4ème de couv):
"Aadam, modeste entrepreneur, est le génial inventeur d'une nouvelle batterie automobile ultralégère et très puissante appelée à bouleverser l'économie mondiale. Avec l'aide d'Eeva, une avocate, il en dépose le brevet et commercialise son invention. L'entreprise Adam & Eve, américanisation oblige, est née. Le succès ne tarde pas et Aadam prend goût à une vie de généreux nabab. Mais cette existence idyllique s'assombrit rapidement. Eeva, portée sur la bouteille, ne l'ide guère à déjouer les pièges d'un tueur à gages sicilien envoyé à ses trousses par un concurrent jaloux..."


Ce qui caractérise les romans d'Arto Paasilinna? Ce sont ses personnages doux-rêveurs-cinglés qui se retrouvent dans des situations un brins farfelues par leur naïveté, maladresse. Qui vont au bout de leur rêves, de leurs idées sans se poser de question, se laissant porter par le hasard de la vie. Et pour cela, le personnage d'Aadam ne déroge pas à la règle... Du moins au tout début du roman! 
Car la tendresse qu'on éprouve pour cet inventeur paumé tourne vite court dès qu'il cède à la tentation d'Eeva qui le mène sur le chemin du capitalisme et de la mondialisation... sous couvert de bonne conscience écologique. La métaphore biblique version vingt-et-unième siècle est bien sûr volontaire, grosse comme une maison. Mais à partir de ce croquage de pomme, le roman fait pschitt! Les descriptions de mécanique électrolytique, les chapitres entiers de tractations économiques, écrasent les brefs moments comiques du roman et anéantissent complètement la poésie loufoque de l'auteur.

Alors oui, je suis désolée de devoir l'écrire mais ce roman est raté, Monsieur Paasilinna.  Mais pour ne pas rester fâchée avec vous, et pour éviter de voir s'abattre sur moi la colère des dieux finlandais (#lefilsdudieudelorage) je vous promets de relire l'un de vos meilleurs romans, Le lièvre de Vatanen, puisqu'il fait l'unanimité chez les petites gens comme moi comme chez les grands manitous journalistes et éditeurs. 
Cordialement, où que vous soyez, vive la Finlande, encore désolée, tout ça tout ça...

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