"Dernier été pour Lisa" de Valentin Musso (Editions Points): still a success, Mister Musso

Le charme de la plume de Valentin Musso a encore opéré. Jouant sur la corde nostalgique version album-photo-de-notre-adolescence, l'auteur livre là une de ses plus belles histoires, avec ce qu'il sait faire de mieux: gratter derrière l'image parfaite de la photo de famille pour révéler petit à petit les cadavres planqués dans les placards.
Une réussite!

Pitch (4ème de couv):
"Lisa, Nick et Ethan ont grandi ensemble dans une petite bourgade du Wisconsin. A la fin d'un été, le trio des "Inséparables" vole en éclat: Lisa est assassinée sur une plage. Ethan, son petit ami, est arrêté et condamné à perpétuité. Douze ans plus tard, les fantômes du passé refont surface: quand Ethan est libéré à la surprise générale, Nick, devenu écrivain à succès, revient dans sa ville natale. Face à la méfiance des habitants, il va devoir faire la lumière sur la mort de Lisa pour innocenter son ami et découvrir le véritable assassin."


Bien que l'histoire se déroule dans les années 2000, et à l'instar du personnage d'Alister, un privé aux costumes élimés, Dernier été pour Lisa se pare pourtant d'une lumière vintage et d'une tonalité un brin old-school, que personnellement j'affectionne. 
Un polar au décor cinématographique, genre vieux film de vacances à la bobine Super 8 qui laisse des mouches sur l'écran et des craquements sonores au visionnage. Un village américain du midwest banal, une maison près d'une plage peu fréquentée, une bande d'amis qui ont l'avenir devant eux. La jeunesse, l'amitié, l'amour... Thèmes universels et nostalgiques qui fonctionnent à plein tubes!
Mais ce décor et les sourires sur la pellicule ne sont là que pour faire illusion. Car tapis derrière les façades de carton-pâte et les masques des personnages, les secrets, la jalousie et la souffrance règnent, mais ne peuvent ou ne veulent s'exprimer. Même après le meurtre de la belle Lisa. 
Il faudra attendre l'étincelle d'une nouvelle rencontre, douze ans après, entre les deux anciens meilleurs amis, Nick et Ethan, pour qu'enfin cette bombe à retardement explose.

Tricotant et détricotant les liens qui unissent les familles de cœur ou de sang, son exercice favori, Valentin Musso livre là un de ses meilleurs romans. Et je me dis que décidément, après La femme à droite sur la photo, l'Amérique sied bien aux polars nostalgico-psychologiques de l'auteur. 
Well done, Mister Musso!

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