"A même la peau" de Lisa Gardner (Editions Le Livre de Poche): hérédité et fatalité
Une fois n’est pas coutume, je continue, concernant Madame Gardner, de lire les romans dans le désordre, au hasard de mes (quelques) achats compulsifs. Du coup, dans cette enquête menée par D.D Warren, je passe à côté de l’enjeu des personnages/flics récurrents en loupant les wagons de leur évolution personnelle et professionnelle. Cependant, ça n’a en rien gâché mon bonheur de retrouver des meurtres bien dégueulasses avec des protagonistes aux caractères bien tranchés…
C’est le cas de le dire ! (#victimesécorchées)
Pitch (4ème de couv) :
« Deux meurtres spectaculaires sont perpétrés à Boston à six semaines d’intervalle. Les victimes, des femmes seules, sont retrouvées mutilées. A côté d’elles, une rose déposée par l’assassin. L’inspectrice D.D. Warren décèle une similitude entre ces mises en scène macabres et une longue série de meurtres qui a défrayé la chronique à Boston quarante ans plus tôt. Leur auteur, Harry Day, s’est suicidé depuis. Seul recours pour D.D. Warren : se rapprocher de Shana et d’Adeline, les deux filles du tueur.
Se pourrait-il qu’il y ait un lien entre elles et les récents crimes ? Peut-on échapper à son destin lorsqu’il est marqué du sceau de la mort ? »
Avec cette enquête menée sur le fil du rasoir (hum, hum…), Lisa Gardner impose une nouvelle fois sa patte de remarquable auteure de polar. Son talent est de donner une véritable épaisseur et complexité aux personnages, ici les deux sœurs Day, filles d’un célèbre tueur en série. Et de travailler la question de l’atavisme parental. D’un côté Shana, emprisonnée pour meurtres alors qu’elle était mineure, est considérée comme la plus dangereuse détenue de la prison de Boston. Et de l’autre, Adeline, médecin émérite, qui possède la tare génétique de ne pas ressentir la douleur physique. Inné, acquis ? Peut-on s’extraire d’une enfance violente et reconstruire sa vie ? Peut-on créer un lien avec sa sœur lorsqu’elle rappelle tant les horreurs de son père ? Le pardon est-il possible ? L’amour est-il inconditionnel ? L’hérédité rime forcément avec fatalité ?
Ce polar prend le temps pour dessiner les contours de ces deux personnages et plonger dans les angoisses qui les tiraillent. Les crimes récents servant de révélateurs à ce qui était enfoui au fond d’elles jusque-là. Un roman où l’atmosphère dramatique s’intensifie progressivement, jusqu’au dénouement, une fuite en avant terrible et digne d’une fin hollywoodienne.
Encore une fois bien joué, Queen Gardner !
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