"Cinq cartes brûlées" de Sophie Loubière (Editions Pocket): une reine du polar qui pique

A force de voir sa couverture sur tous les blogs, ma curiosité l'a emporté. Et la curiosité n'est pas qu'un vilain défaut! La preuve, avec ce polar qui déménage, nous emmenant dans la trajectoire de vie cataclysmique de son anti-héroïne.

Les éloges de tous bords depuis la sortie de ce roman sont mérités. Et bénéfice collatéral: j'ai désormais une nouvelle auteure à suivre de près.  Double youpi!

Pitch (4ème de couv):

"Dans une partie de blackjack, tout commence par cinq cartes "brûlées" - défaussées, cachées. Croupière au petit casino de Chaude-Aigues, Laurence le sait mieux que personne: la vie est faite de ces cartes, bonnes ou mauvaises, qu'on reçoit à la naissance. Une enfance passée sous la coupe d'un frère qui la harcèle et l'humilie, une mère à côté de la plaque, la nourriture comme refuge… Pendant des années, Laurence joue cette partie contre elle-même, entre ombre et lumière, espoir et désespoir. Mais un joueur régulier, le très secret Dr Bashert, pourrait bien changer la donne et faire d'elle la femme qu'elle ne s'est jamais autorisée à être. Doubler sa mise "face cachée". A ses risques et périls."

Qu'adore un lecteur de polar? Être surpris, berné, se faire emmener sur la mauvaise clé de lecture jusqu'à ce que Bam! l'auteur l'assomme avec un retournement de cerveau final. C'est ce que réussit haut-la-main Sophie Loubière. 

Impossible d'en dire trop sur le fond du roman au risque de spoiler... Mais sur la forme, l'auteure donne dans une construction efficace. Un chapitre d'ouverture qui défonce tout avant de revenir en eau quasi plate mais déjà trouble sur le chemin de Laurence, eau qui rapidement vire au noir et se déchaine jusqu'à l'ouragan final. U

C'est prenant en diable, ça flirte avec le malsain, la folie, jusqu'au point de rupture qui fait céder la digue et emporte tout sur son passage. Aucune accalmie pour le lecteur façon page-turner, puisque c'est ce dont il raffole.

Sophie Loubière a tout compris!