"Un été avec Rimbaud" de Sylvain Tesson (Editions des Equateurs): le poète dromomane vu par l'écrivain dromomane

(Découverte d'un nouveau mot... et tellement d'autres puisque le vocabulaire de Sylvain Tesson est plus riche qu'une tropézienne.)
Est-ce que j'ai appris des choses sur Rimbaud dans ce livre? Peut-être pas. Ou peut-être si: j'aurais au moins appris à prendre ses poèmes comme ils viennent, sans avoir à y chercher la clé (le sens) que Rimbaud ne donnera plus jamais. Si tant est qu'il y en avait bien une et que ces explosions de mots épileptiques n'étaient pas une bravade de gamin pour faire tourner en bourrique l'élite des trop bien pensants ennuyeux.
Une autre façon d'appréhender Arthur Rimbaud.

Pitch (4ème de couv):
"Lire Arthur Rimbaud vous condamne à partir un jour sur les chemins.
Chez le poète des Illuminations et d'Une saison en enfer, la vie s'organise dans le mouvement.
Il s'échappe hors de l'Ardenne, cavale dans la nuit parisienne, court après l'amour en Belgique, se promène à Londres puis s'aventure à mort sur les pistes d'Afrique.
La poésie est le mouvement des choses. Rimbaud se déplace sans répit, changeant de point de vue. Son projet: transformer le monde par les mots.
Ses poèmes sont des projectiles, des bouquets de feu: cent cinquante ans plus tard, ils nous atteignent encore."


Ce livre n'est pas une biographie, ni une explication de textes. C'est un recueil des chroniques radiographiques réalisées par Sylvain Tesson qui veut apporter un éclairage nouveau sur le poète. Un génie mais sans le talent pour l'amener au firmament. Une comète qui épuisera bien vite son carburant. Ni tout noir, ni tout blanc: mister-Rimbald, voyageur-Rimbaud et toutes ses nuances hallucinatoires, dépressives ou colériques.

Le recueil fait beaucoup d'aller-retours entre la France et l'Abyssinie. Entre l'Ardenne et l'Aden. Et se répète un peu trop… la faute au cahier des charges radiographique? Mêlant bouts de poèmes et de correspondances de Rimbaud avec les réflexions de Tesson qui se veut un peu trop donneur de leçons alors même qu'il tire sur ceux qui le font. Et qui sort du cadre pour des écueils sur les restrictions imposées par le Covid qu'aurait certes certainement mal vécu le marcheur-Rimbaud et qui semblent profondément emmerder l'écrivain-Tesson. Perso, je me serais bien passée de cela et aurait préféré que le serviteur s'efface davantage.

Des chroniques à écouter tranquillement entre deux "obligations" plutôt qu'à lire d'affilée pour éviter la saturation et le sentiment de redondance.

PS: Pour les curieux, un extrait ici

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