"Avant l'été" de Claudie Gallay (Editions Actes Sud): quelque chose de beau, de sad and slow

(référence à la fin de la chronique pour ceux qui ne l'auraient pas...)

J'ai pu lire les critiques pleines de déception des adorateurs des romans de Claudie Gallay. Personnellement, ayant peu lu cette auteure (mais j'avais quand même adoré Les Déferlantes, beaucoup moins La beauté des jours), je n'avais pas d'attente particulière. Et j'ai apprécié me laisser bercer par la douceur et la simplicité de cette histoire.  
Une lecture sans prétention mais pas sans intérêt.

Pitch (4ème de couv):
"Jessica les connaît depuis toujours: Juliette, Camille, Boucle d'Or, Broussaille. Au milieu des années 1980, l'atmosphère est à l'insouciance pour cette bande de copines de 23 ans; les projets ne sont pas urgents, d'autant qu'ils restent raisonnables, à la mesure de leur petite ville. Alors elles se lancent un défi fou: pour le concours de talents de la fête de printemps, les cinq filles vont présenter un défilé de mode. Ce qui veut dire courir les magasins de fripes, créer et coudre des tenues, mais surtout oser monter sur scène, marcher comme un mannequin, rouler des hanches, entrer dans la lumière, n'avoir plus peur de rien.
Envisager cette audace, c'est déjà changer, et aucune ne sortira la même de cette expérience. Surtout pas Jess, qui rêve depuis toujours d'autre chose et qui va voir s'ouvrir de nouveaux horizons en entrant au service de Mme Barnes, une vieille dame nostalgique et fantasque. En quelques mois, sans s'en apercevoir, Jess découvre un monde plus vaste, s'autorise à être elle-même, est prête à déplier ses ailes - au risque de perdre une amie - et à s'élancer dans l'existence."


Ce roman ne parle pas tant d'amitié que d'émancipation. Sortir des carcans, de ce qu'attendent les copines ou les parents de Jessica, le personnage principal du roman. Dépasser cette place qu'elle a dans le groupe, dans sa famille. Se délivrer des rêves ou projets dans lesquels on l'enferme et qui ne lui parlent pas, voire l'effraient. 
Une métamorphose de jeune femme en femme même si ça doit se faire dans la douleur, à s'obliger à ouvrir les yeux sur la fragilité de la vie, des liens, et même la toxicité de certains. En cela, impossible pour moi de ne pas faire le parallèle de la relation Jess-Juliette avec celle de Lenu-Lila d'Elena Ferrante: des amitiés prodigieuses mais phagocytantes voire destructrices.

Ne vous attendez pas une débauche d'émotions, de larmes, de cris. Le rythme lent de la narration, qui n'arrive pas à être complètement contrebalancé par des chapitres courts, appelle à une évolution en douceur du regard de Jessica sur elle-même et sur les personnes qui l'entourent. L'impression de regarder le film de derrière les carreaux, les voix et la lumière étouffées presque tamisées.  

Un roman doux et nostalgique qui rappelle d'autres amitiés perdues. 






Commentaires

Articles les plus consultés