"Les déracinés" de Catherine Bardon (Editions Pocket): un ouragan d'émotions

Inutile de garder le suspense: ce roman est un énorme coup de cœur! A l'instar d'autres milliers de lecteurs, j'ai été emportée par cette histoire, véritable shoot d'émotions, qui nous fait tenir la main de la famille Rosenheck et souffrir, sourire et pleurer avec eux. Une main que je n'ai plus envie de lâcher!

Pitch (4ème de couv):
"Almah et Wilhelm se rencontrent dans la Vienne brillante des années 1930. Après l'Anschluss, le climat de plus en plus hostile aux Juifs les pousse à quitter leur ville natale avant qu'il ne soit trop tard. Perdus sur les routes de l'exil, ils tirent leur force de l'amour qu'ils se portent: puissant, invincible, ou presque. Ils n'ont d'autre choix que de partir en République dominicaine, où le dictateur promet 100 000 visas aux Juifs d'Europe. Là, tout est à construire et les colons retroussent leurs manches. Pour bâtir, en plein cœur de la jungle hostile, plus qu'une colonie: une famille, un avenir. Quelque chose qui ressemble à la vie, peut-être au bonheur…"


Il est de ces romans qu'on n'a pas envie de refermer, de ces personnages qu'on n'a pas envie de quitter. Wil et Almah, contraints à l'exil par l'antisémitisme et la guerre aux portes de l'Europe sont des combattants qui se relèvent après chaque épreuve que la vie leur assène. Ils se relèvent sans jamais oublier ceux qu'ils laissent derrière eux. En s'excusant parfois de ressentir du bonheur alors que des millions de leurs compatriotes sont sacrifiés.
Des racines arrachées mais un amour solide qui leur permet de tout surmonter. Ce kibboutz en pleine République dominicaine c'est leur chance: de se recréer une famille de cœur, d'agrandir la leur et de s'ancrer dans un lieu empreint de sérénité et de convivialité. Alors bien sûr, ils ne sont pas dupes: ils sont les pantins de la politique américaine et dominicaine qui veut se donner bonne conscience et qui expérimente à travers leur communauté un nouveau modèle sociétal. Mais si c'est un compromis à accepter pour vivre en paix…

La colonie juive de Sosua est un épisode de la Grande Histoire bien réel et Catherine Bardon, qui s'est longuement documentée et s'est rendue sur place, offre un vibrant hommage à travers Les déracinés. Sans jamais tomber dans le pathos, l'écriture se fait douce même dans les moments les plus durs. Beaucoup de tendresse, de pudeur et d'espoir entourent cette histoire dans laquelle le pardon et la résilience sont les chemins que choisissent l'auteur et donc les personnages pour atteindre une certaine idée du bonheur.  
Si vous voulez allez un peu plus loin, le musée de Sosua en ligne offre la possibilité de consulter des archives dont quelques photographies dans lesquelles j'ai crû reconnaitre là Svenja, là Markus, là Ruth… Impossible pour moi de ne pas projeter un peu des personnages dans ces visages en noir et blanc. 

Que celui/celle qui n'a pas été bouleversé(e) par ce roman lève la main! Premier de la saga, il va sans dire que je vais bien évidemment continuer le chemin tracé par les Rosenheck et Catherine Bardon.
C'est évidemment une grande et magnifique Baignoire d'Or!



Commentaires

Articles les plus consultés