"Seul le silence" de R.J. Ellory (Editions Le Livre de Poche): du très grand noir

Pas de suspense inutile: c'est une Baignoire d'Or!

Pitch (4ème de couv):
"Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps d'une fillette assassinée. Une des premières victimes d'une longue série de crimes.
Des années plus tard, alors que l'affaire semble enfin élucidée, Joseph s'installe à New York. Mais, de nouveau, les meurtres d'enfants se multiplient
Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante."


Oui, Seul le silence est rangé dans la case polar, mais ne vous attendez pas à un roman d'enquête. 
Car même s'il y a des meurtres, beaucoup, ce n'est pas leur résolution qui fait toute la réussite du roman (d'ailleurs le "pourquoi" ne sera jamais expliqué). Mais ce sont les chemins par lesquels passe le personnage principal, Joseph Vaughan, qui en font tout l'intérêt. 
Une vie entière jalonnée de morts, de fantômes, de culpabilité et d'injustice. Avec quelques moments fugaces d'amour au milieu de tout ça. Et des amis qui aident à tenir debout coûte que coûte. 
Une fuite en avant, de drames en drames, de l'état de Géorgie à New York. Un grand écart rendu nécessaire pour Joseph, qui, en se noyant dans le bruit et l'anonymat de la grande ville cherche à faire taire les voix des petites filles mortes qui lui parlent la nuit. En vain.

Arthur Morisson, un des personnages du roman, chef d'édition, qualifie le style d'écriture de Joseph comme étant "simple, naturel, modeste, et pourtant complexe, profond." Ces qualificatifs s'appliquent tout à fait à la plume de R.J. Ellory qui vient en douceur venir nous toucher avec le récit de la vie de Joseph. Du traumatisme à la réparation... peut-être vers l'apaisement? 
Impossible de lâcher la main du personnage, on est immergé dans sa tête, de la chaleur moite des grands espaces de son enfance, au kaléidoscope de bruit et de couleurs de New York. Tous nos sens sont sollicités, jusqu'à ressentir de gout métallique du sang. Une écriture des émotions presque organique, brute, qui prend aux tripes.

Seul le silence est de ces grands romans au souffle dramatique puissant qui laissent une trace dans une vie de lectrice.
Merci pour ça Monsieur Ellory (et merci pour la dédicace aussi!)

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