"Croire aux fauves" de Nastassja Martin (Editions Verticales): l'Homme est un loup pour l'Homme
Récit épidermique sur la reconstruction d'identité après un accident (un accident d'ours, ce n'est pas banal!), ce Croire aux fauves aurait pu complètement m'emporter si ce n'est cette pointe d'agacement qui est venue s'insinuer sous mon crâne pendant la lecture. Peut-être à cause des longues tirades complexes dont il est bien difficile d'extraire le sens (en tout cas en ce qui me concerne) et la sensation d'une certaine arrogance, d'un certain égoïsme dans la façon qu'a l'autrice de se raconter.
Pitch (4ème de couv):
"Ce jour-là, le 25 août 2015, l'évènement n'est pas: un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du Kamtchatka. L'évènement est: un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête, qui en se confrontant ouvrent des failles sur leur corps et dans leur tête. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné."
De la rencontre entre deux fauves, Homme et Ours, naît ce récit documentaire où viennent se mêler réflexions autour de l'identité, du vivre ensemble, de la porosité du réel avec le mythe, de l'animisme.
J'ai à la fois adoré et détesté ce roman.
Adoré la partie du récit où Nastassja Martin raconte la nature, ses liens avec les peuples du Kamtchatka et surtout leurs échanges.
Détesté les moments d'introspection où l'autrice se perd dans son nombril et dans des paragraphes complexes. Je n'ai pas envie de dire ou de penser qu'elle en fait trop parce que son traumatisme a évidemment bouleversé sa vie. Mais dans la façon de le raconter, il y a un je-ne-sais-quoi de suffisance qui m'a gêné. Peut-être un manque de pudeur…
Une lecture en demi-teinte qui a réveillé ma curiosité sur le peuple des Evènes. Une culture, une regard sur la vie sauvage que j'aimerais retrouver dans un autre récit voire même dans une fiction (puisque les polars immergés dans le grand froid ont la cote en ce moment). Mais je vais me tenir à distance de la plume autocentrée de Nastassja Martin.
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