"Tata" de Valérie Perrin (Editions Albin Michel): une famille, bien plus que celle du sang
Joli roman que ce Tata qui vient explorer le thème de la famille: celle du sang, celle qu'on se choisit, celle qu'on fuit. L'occasion de retrouver la belle façon de raconter des histoire de Valérie Perrin.
Pitch (4ème de couv):
"Colette était une femme sans histoire. C'est du moins ce que l'on croyait jusqu'au jour où sa nièce apprend son décès par un appel de la police. Car Colette, sa tante unique, a déjà été enterrée il y a trois ans…"
Colette est donc morte deux fois. Coup de massue pour sa nièce Agnès. Mais Colette la taiseuse a laissé en héritage une flopée d'enregistrements audios où elle se raconte. Le moyen pour Agnès de découvrir l'extra-ordinaire derrière la vie plutôt ordinaire voire ennuyeuse de sa cordonnière de tante avec laquelle elle partageait enfant l'appartement lors des absences de ses parents.
Entremêlement de destins, quête d'identité, pas de doute c'est bien un roman de Valérie Perrin que voilà! La famille comme thème conducteur d'une histoire construite à la façon de morceaux de puzzle qui s'assemblent au fur et à mesure de la narration. Comme un grand pêle-mêle de personnages, punaisés sur un grand cadre sur lequel on vient ajouter petit à petit des fils de couleurs pour identifier et qualifier les liens et leur évolution dans le temps.
A travers le témoignage de Colette, c'est toute l'histoire de famille d'Agnès qui se dévoile. Ces révélations lui permettent de redéfinir les couleurs des fils de ses propres relations. De retrouver sa place au milieu de cet entrelacs afin de pouvoir démarrer un nouveau chapitre de sa propre histoire.
Un beau moment de lecture, avec de l'émotion toute en retenue, à l'instar du personnage de Colette. Cependant, je ne suis pas certaine que l'histoire secondaire qui concerne l'ami d'enfance d'Agnès, Lyèce, apporte un plus à ce roman. Peut-être qu'en ne gardant juste que l'"intrigue" autour de Colette on aurait gagné en concentration d'émotion. L'envie certainement pour l'autrice de défendre la cause des violences faites au enfants… mais il existait déjà le personnage de Blanche pour cela.
Aussi, si vous ne deviez lire qu'un seul roman de Valérie Perrin (parce qu'on n'a pas assez d'une vie pour tout lire), privilégiez plutôt Changer l'eau des fleurs qui est une pépite absolue!
Commentaires
Enregistrer un commentaire