"Le Dompteur de Lions" de Camilla Lackberg (Editions Actes Sud): un polar qui me réconcilie avec l'auteur

Camilla, j'avais déjà essayé.... mais pas forcément accroché! Je reprochais à ses polars une narration un peu plate, une intrigue un peu trop évidente. Mais l'occasion me fut offerte (merci Alice) de me replonger dans l'univers "lackbergeois". J'y suis allée un peu à reculons, tâtant et jaugeant la température du bout des doigts de pieds, pour au final me retrouver ravie d'être immergée dans ce polar.... noir! (que de métaphores sur l'eau, le bain, tout ça, tout ça....)






Pitch (4ème de couv):
"C'est le mois de janvier et un froid glacial s'est emparé de Fjällbacka. Une fille à demi-nue, surgie de la forêt enneigée, est percutée par une voiture. Lorsque Patrik Hedström et ses collègues sont prévenus, la jeune fille a déjà été identifiée. Il s'agit de Victoria, portée disparue depuis 4 mois. Son corps présente des blessures qu'aucun accident ne saurait expliquer: ses orbites sont vides, sa langue est coupée et ses tympans percés. Quelqu'un en a fait une poupée humaine. D'autres cas dans les environs font redouter que le bourreau n'en soit pas à sa première victime.
De son côté, Erica Falck commence à exhumer une vieille affaire pour son nouveau bouquin. Une femme purge sa peine depuis plus de trente ans pour avoir tué son mari, un ancien dompteur de lions, qui maltraitait leur fille avec sa complicité passive. Mais Erica est persuadée que cette mère de famille porte un secret encore plus sombre. Jonglant entre ses recherches, une maison en perpétuel désordre et des jumeaux qui mettent le concept de l'amour inconditionnel à rude épreuve, elle est loin de se douter que pour certains, l'instinct maternel n'a rien de naturel...."

Alors oui,  c'est un peu gros comme une maison que l'enquête de Patrik et les investigations de sa femme Erica pour son prochain livre se recoupent. Un hasard bien pratique pour le déroulement de l'intrigue. 

Mais finalement, je pardonne cette "facilité" car l'histoire est très vite prenante. D'une part, par le rythme imposé par l'auteur et le "découpage" du roman. Les chapitres sont denses mais on saute d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'une page à l'autre, sur une cadence ne laissant pas le temps au lecteur de s'endormir sur ses lauriers. 
Ensuite Camilla assure dans l’atmosphère très noire, parfois carrément glauque qu'elle arrive à instiller. Entre les mutilations subies par les victimes, le sadisme des auteurs et un je-ne-sais-quoi dans les choix des lieux entre la maison de l'horreur, le cirque, et le centre hippique... on a l'impression d'un mouvement lancinant, ralenti et pourtant inarrêtable. Comme si l'on était au centre d'une piste de cirque, à suivre le galop des chevaux... jusqu'à ce que les couleurs de l'environnement se mêlent et que la nausée monte.

Je pourrais peut-être parfois regretter que ce rythme soit interrompu par des "retours à la réalité" de la vie de famille d'Erica et Patrick. Mais ces moments sont toujours brefs et un brin drôles... et finalement révèlent le décalage avec la noirceur de l'enquête, en miroir inversé. Et puis oui, on voit arriver la résolution de l'intrigue... mais pourtant, là encore l'écrivain nous réserve une petite surprise de derrière les fagots.

Un polar que j'ai eu du mal à lâcher et c'est carrément bon signe! Allez Camilla, repartons sur de bonnes bases toutes les deux.... et écris-moi un prochain roman à la hauteur de "Le Dompteur de Lions" et je serais définitivement convaincue! D'avance merci!





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