"Vernon Subutex" de Virginie Despentes (Editions Livre de Poche): sexe drogue et rock'n roll baby!

Il est de ces livres "à part" dont on arrive pas à savoir, en refermant la dernière page, si on a aimé ou pas le parcourir. "Vernon Subutex" fait partie de ceux là.


Pitch (4ème de couv):
"Qui est Vernon Subutex?  Une légende urbaine. Un ange déchu. Un disparu qu ne cesse de resurgir. Le détenteur d'un secret. Le dernier témoin d'un monde révolu. L'ultime visage de notre comédie inhumaine. Notre fantôme à tous."


Le pitch est à l'image du roman: une écriture hachée, vive; des phrases courtes, crues. 
La vie de Vernon se trouve elle aussi fractionnée par la construction même du récit: nous suivons Vernon, via ses rencontres avec ses amis/connaissances d'autrefois chez qui il vient taper à la porte pour ne pas se retrouver à la rue. Nous entrons dans l'intimité de ces personnages, jamais reluisante, l'auteur nous mettant presque en situation de "voyeur": nous regardons par l'oeilleton (ou le petit oeil de Vernon) le misérabilisme de leur vie: ceux qui ont raté leur vie d'artiste, ceux qui ont sombré dans la drogue, la dépression, qui se sont rangés dans une vie de famille qu'ils ne souhaitaient pas, qui ont des dents longues à rayer le parquet ... 
Et par eux nous assistons à  la chute de Vernon. Fini le magasin de disque, qui lui avait permis de côtoyer les stars et leurs excès. Aujourd'hui Vernon n'a plus de boulot. Ses anciens amis  qui auraient pu l'aider sont morts des conséquences de ces abus ou sont tellement rongés par leur manque de réussite dans ce milieu de requins qu'ils n'ont aucune envie de se risquer à se retrouver face à leur humiliation incarnée par la présence de Vernon, témoin de cette époque révolue .  Alors Vernon chutera seul, passant des étoiles à la rue.




Ce bouquin me laisse une impression étrange, semblable à celle qu'a pu me laisser le film "99 Francs" (je n'ai pas lu le bouquin de Beigbeder... honte à moi!): une expérience visuelle, sensorielle, à la fois stroboscopique et psychédélique, peuplée de créatures transpirant la luxure et l'héroïne. Les couleurs pop (comme la couverture du livre)  n'étant là que pour faire ressortir le côté sombre; le "paraître" prêt à exploser sous un "être" qui supporte mal la violence et la douleur.

Un livre grinçant, désenchanté, acéré. 
J'ai aimé? Je n'ai pas aimé? Je ne le saurais jamais....

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