"Le Braconnier du Lac Perdu" de Peter May (Editions Babel Noir): l'épilogue dramatique de la trilogie Ecossaise

Ça y est, remise de mon précédent mélangeage de pinceaux (oui mélangeage... j'écris ce que je veux c'est mon blog!), j'arrive enfin au terme de cette trilogie écossaise avec ce troisième roman qui finit dans une apothéose de deuils pour Fin Macleod. 

Pitch (4ème de couv):
"Depuis qu'il a quitté la police, Fin Macleod vit sur son île natale des Hébrides, à l'ouest de l'Ecosse. Engagé pour pourchasser les braconniers qui pillent les eaux sauvages des domaines de pêche, il se trouve confronté à Whistler, son ami de jeunesse qui vit désormais comme un vagabond, privé de la garde de sa fille unique. Alors qu'ils viennent de traverser ensemble une nuit d'orage, ils découvrent l'épave d'un avion abritée depuis dix-sept ans par un lac. L'appareil, qu'on avait cru abîmé en mer, recèle le corps d'un homme assassiné."






Il est difficile de retranscrire par écrit le souffle qui m'a traversé une fois le bouquin refermé. Pas vraiment un soupir de soulagement, mais plutôt une sorte de plainte, de "pitié" pour le personnage de Fin qui voit au cours de ce roman se déliter ses amitiés et certitudes du passé et doit encaisser la mort de ses plus proches amis. Il en aura bavé jusqu'au bout! 

Une douleur d'autant plus importante pour le lecteur que l'auteur s'est assuré de faire naître en nous beaucoup d'empathie et de tendresse pour Fin via ses deux précédents romans. Alors avec le "Braconnier du Lac Perdu" quand Fin souffre le lecteur souffre avec lui.

Pour ce final, Peter May  le fond historique n'est plus aussi important que pour les précédents romans. Même s'il fait allusion aux figurines de Lewis, ces pièces d'échecs retrouvées  échouées sur une plage d'Ecosse, et qui, si on s'y intéresse de plus près, ressemblent aux pièces d'échecs utilisées pour le film Harry Potter à l'Ecole des Sorciers.
L'auteur s'attache pleinement à révéler un nouveau pan de la vie de Fin: son adolescence et entrée dans la vie d'adulte. Il comble certains vides du parcours de vie de son personnage dont on n'avait pas les réponses avec les précédents romans. Pour cela, il maintient sa "construction" favorite, faisant basculer le lecteur du présent au passé et vice-versa pour assembler petit à petit les pièces du puzzle qui vont expliquer la découverte du cadavre qui gît avec son avion au fond d'un lac qui a été aspiré comme si l'on avait retiré la bonde au fond de ma baignoire (la bonde c'est la vie!).

Le sentiment de fatalité ne quittera pas ce roman, renforcé par des aspects symboliques, traditionnels ou religieux égrenés tout au long de l'histoire. Les personnages ne sont plus maîtres de leur destin mais doivent subir les conséquences de leurs actes sans pouvoir en réchapper. 
C'est d'une violence terriblement efficace, bien plus efficace d'ailleurs que certains romans policiers plus hémoglobinés (oui je sais, j'invente encore...).

Grâce à Peter May l'Ecosse c'est désormais beau et noir. Merci.

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