"Le Van" de Valérie Hervy (Editions Helène Jacob): un voyage sans saveur
Souhaitant un peu élargir mes horizons de lectures et ma zone de "polars" de confort, j'ai entrepris de chroniquer les romans des Editions Hélène Jacob, jeunes éditions qui se sont montées en 2012 et qui créent un partenariat avec des blogueurs ou chroniqueurs pour faire connaître leurs auteurs et leurs romans.
Ma mission si je l'acceptais, pour entrer dans leur cercle, était la suivante: choisir trois romans dans la section littérature et en faire la chronique, à relayer sur leur site. Pif paf pouf, c'est comme ça que Le Van arriva!.... sur mon téléphone! Oui parce qu'il s'agit de livres numériques, une première pour moi.... un peu à contrecœur pour moi la fan de papier. Heureusement, j'ai changé de téléphone il y a peu de temps et celui-ci est étanche. J'ai donc pu l'emporter dans ma baignoire pour ce voyage... malheureusement pas à la hauteur de la couverture!
Car oui, j'avoue, j'ai choisi ce roman parce que la photo de couverture m'inspirait un grand voyage sur les routes californiennes en Combi.... sauf que non! L'itinéraire ici c'est Paris-Saint-Nazaire... Raté! Ça m'apprendra à ne pas vouloir lire les pitchs!
Pitch de l'éditeur:
"Bojan, un paysan serbe, a dû quitter sa ferme des plaines de Vijvodine pour gagner Paris. Travaillant au noir, il survit avec une dizaine de compatriotes. Il est venu en France dans l'espoir de retrouver sa fille Milena, séquestrée par son compagnon dans une caravane de la ville portuaire de Saint-Nazaire. Pour la rejoindre il achète et répare un vieux van trouvé dans une casse. Seulement il a besoin d'aide et d'argent pour espérer la sauver. Pendant le braquage d'une supérette, le Serbe prend des otages qui vont l’assister dans sa fuite vers sa fille, vers l'océan. Ainsi, il emmène Germaine, une vieille dame, Isa, une étudiante un peu désœuvrée et Simon, un jeune père avec son bébé. De Paris à Saint-Nazaire, leurs aventures vont les sortir de leur solitude et les révéler à eux-mêmes."
Alors? En voyant cette couverture vous n'avez pas pensé à Little Miss Sunshine? Moi si! Sauf que là, le voyage est nettement moins ambiancé (mot de d'jeuns... ouaich ouaich)!
Dans cette histoire, nous partons en embardée avec une équipe faite de plusieurs solitudes, entassées malgré elles dans ce van, et qui vont finalement devoir apprendre à se faire confiance et à se connaître pour mener à bien le but de ce voyage: la libération d'une jeune Serbe, retenue sous contrainte dans un camp d'immigrés à Saint-Nazaire.
Alors le pitch, j'ai envie de dire pourquoi pas. Les road-booking peuvent être une vraie réussite.... mais malheureusement, dans Le Van, l'écriture monocorde rend le voyage ennuyeux. J'ai notamment eu beaucoup de mal avec les dialogues: peu réalistes, ils donnent l'impression que l'on souffle les répliques aux personnages et qu'ils les répètent maladroitement, sans y croire. Du mal également avec les "leçons" données par l'auteur sur l'immigration, la tolérance... alors qu'il n'est pas forcément utile d'appuyer dessus pour que l'on ressente en effet tout le poids d'une vie contrainte ou choisie hors de son pays d'origine. Revenir dessus, plusieurs fois dans le bouquin le dessert, en insistant, encore et encore, rend plus lourd une lecture déjà peu attrayante.
Ensuite, difficile de croire à la cohésion de ce quatuor, et notamment à ces otages, étonnamment dociles (malgré moultes arguments avancés là aussi de façon maladroite par l'auteur), qui se rebellent cinq minutes, avant de décider finalement d'aider le Serbe qui les a enlevés. Des raccourcis un peu trop rapides qui ne rendent pas forcément crédibles ce périple.
Dommage car, je le répète, l'idée de départ était bonne. Mais les personnages auraient mérité plus de profondeur et l'aventure plus de reliefs pour en faire un beau voyage.
Bon, j'ai trébuché sur ce premier roman. M'en reste deux pour faire de belles découvertes (et ne pas me faire jeter par l'éditeur pour mes chroniques sans concessions... :-D)
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