"Vents Froids" d'Olivier Magnier (Editions Hélène Jacob): mala herbia nunca muere


Bim bam boum, deuxième lecture en partenariat avec les Editions Hélène Jacob. Autant pour le premier roman (cf Le Van), j'avais arrêté mon choix grâce à la couverture (trompeuse) d'invitation au voyage m'imaginant déjà la chaleur de la Californie tout ça tout ça... autant pour Vents Froids, je me suis basée sur la note des lecteurs qui était excellente pour le retenir pour mes prochaines lectures et finalement partir en voyage surprise en Bolivie!

Ai-je bien fait de me fier à ces 4 étoiles? 


Pitch de l'éditeur:

"Bolivie, Andes royales. Deux romans noirs, dans les règles, désenchantées, du genre. À La Paz, un chauffeur de taxi tente de changer son destin en revenant là où son braqueur a déposé une valise. Plus au sud, un paysan veut comprendre la mort de son fils, et se heurte à l’implacable dureté des hommes.Mais la noirceur est renforcée par le Vent froid de l’Altiplano. À plus de 3 500 mètres d’altitude, il s’étend du lac Titicaca jusqu’aux aires désertiques du salar d’Uyuni, plus grand désert de sel au monde. Sur les rives de sa blancheur, la misère noire de certains hommes que le vent andin transperce et emporte. La Paz, plus haute capitale du monde, est une ville où l’on monte et descend. La Ville aux pentes dévale au pied des monts, dans un cratère où règne le manque d’oxygène. Les vies y sont interchangeables comme des plaques d’immatriculation."








Vents froids est donc la compulsion de deux nouvelles s'intitulant chacune Vent Froid, au singulier cette fois. Deux nouvelles que j'ai trouvé assez inégales malgré un "pot commun" de noirceur et de cynisme sur la fatalité qui s'abat sur les personnages principaux de ces deux histoires. Euh d'ailleurs je préfère prévenir, il va y avoir des spoilers.


La première histoire ne m'a pas forcément emballée: il m'a manqué un peu de "liant" dans le déroulé de l'action et de profondeur dans les personnages pour que je me sente impliquée ou touchée dans leur destin tragique. Les descriptions des rues tortueuses et abruptes de La Paz, de son trafic, l'impression de brouhaha permanent font tourner la tête du lecteur et prennent le pas sur le destin de René, se retrouvant pris (mais pas tout à fait malgré lui) au milieu d'un trafic de drogue qui va lui coûter la vie. Une sombre histoire d’exécution... froide!


La seconde nouvelle a suscité par contre beaucoup plus d'intérêt. J'y ai retrouvé, de loin, des "élans" de "Il reste la Poussière" de Sandrine Collette, dans cette âpreté, rudesse de ce désert bolivien qui finit par forger (ronger?) le caractère de ses habitants qui n'ont d'autre choix que de faire avec cette nature hostile. Mais là encore, l’atmosphère n'a pas encore tout à fait vraiment le temps de s'installer.... que José meurt! Rageant!


Ou peut-être est-ce là où voulait nous amener l'auteur: qu'il n'y a pas de justice envers les "petits", les humbles qui finissent par y laisser leur peau alors que la mauvaise herbe ne meurt jamais. Trouver un sens à la mort? Pourquoi faire! 

Terriblement noir et froid comme intention. Mais du coup, si c'était bien le but, alors Olivier Magnier a réussi son coup!

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