"Passage des Ombres" d'Arnaldur Indridason (Editions Métailié): plutôt passage à vide!

Déjà, cette Trilogie des Ombres ne fait partie de ce que je préfère de l'écriture d'Arnaldur, mais ce dernier tome est malheureusement le plus désincarné des trois, sans émotion, sans vibration. Ennui total!

Pitch (4ème de couv):
"Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine.
Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps? La police a-t-elle arrêté un innocent?
Soixante ans plus tard, l'ex-inspecteur Konrad décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d'Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, vraie brute et faux spririte. Il découvre que l'Islande de la "situation" n'est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l'affaire consommée, "tu diras que c'était les elfes"."





Mon Dieu, que cette lecture me parut longue (alors que le livre ne l'est pas!) et ennuyeuse (alors que c'est Arnaldur Indridasson quoi!!!)

Pourquoi des personnages désenchantés où ne souffle pas une seule once d'empathie??? Pourtant on retrouve le duo Stefan et Flovent pour la troisième fois, ces flics qui débutent dans les enquêtes en même temps que se formalise la création d'une police criminelle en Islande. On aurait pu donc logiquement croire qu'on allait à minima prendre plaisir à les accompagner à nouveau dans leurs aventures, mais non! On a la sensation d'être mis à distance, comme si c'était des étrangers.  Impossible de faire naître des émotions avec une telle distance, le lecteur s'en détache alors complètement jusqu'à ne plus se soucier de leur sort. Alors que justement, plus que jamais, c'est avec la finalité de ce tome et le destin tragique de ces deux personnages  qu'Arnaldur aurait du nous arracher les tripes et les larmes. 

Et que dire de l'enquête en elle-même qui est donc racontée trois fois: la première fois dans le passé au moment du meurtre en 44, la seconde fois via les yeux de Konrad que sa curiosité pousse à reprendre l'enquête, et l'ultime fois via le "vieux Stefan" avant que cela ne le conduise à la mort. Moultes redites, aucune surprise. Des protagonistes sous-exploités, aussi désincarnés que les deux policiers. Ils peuvent bien mourir tous, on s'en tamponne la nouille! Bref! Lenteur, lourdeur et platitude en synergie ont eu raison de mon intérêt pour ce polar.

J'espère que ce Passage des Ombres n'était qu'un passage à vide et qu'Arnaldur reviendra avec des enquêtes et personnages forts. Je n'ose presque plus réclamer une nouvelle fois le retour d'Erlendur...

Allez si, j'ose: ERLEEEEEEENDUUUUUUUUR???? Es-tu bientôt de retour???

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