"Ne fais confiance à personne" de Paul Cleave (Editions le Livre de Poche): Alzheimer, partenaire de crime!

La mémoire et ses failles. Un jeune malade atteint de la maladie d'Alzheimer. Hein? Quoi? Je suis au boulot? Ah ben non, parce qu'il y a des meurtres aussi!  Je suis donc plutôt au cœur-même d'un nouveau roman diabolique de Paul Cleave. 
Ouf, j'vais donc pouvoir me détendre! (bien que, pour les meurtres au boulot, il suffirait parfois d'un rien... :D)

Pitch (4ème de couv):
"Jerry Grey, célèbre auteur de romans policiers, ne sait plus très bien où il en est. A force d'inventer des meurtres plus ingénieux les uns que les autres, n'aurait-il pas fini par succomber à la tentation de passer à l'acte? Dans la maison de santé où on le traite pour un Alzheimer précoce, Jerry se rend compte que la trame de son existence comporte quelques inquiétants trous noirs. Est-ce dans ces moments de lucidité ou dans ceux de démence qu'il est persuadé d'avoir commis des crimes? Quand la police pressent que les intrigues de Jerry sont inspirées de faits réels, l'étau se resserre. Mais la vérité est tout autre, bien plus effroyable que ce que tous ont pu imaginer."


Au-delà de la révélation sur le coupable (les coupables?) qui laissent des cadavres de jeunes femmes parsemer la vie de Jerry Grey, ce qui m'a plutôt saisi dans ce roman est le vécu de la maladie de Jerry, déformation professionnelle oblige! Avec L'Employé modèle Paul Cleave nous mettait dans la tête d'un tueur en série, ce qui en soit est déjà une expérience assez inédite... bon sauf pour ceux qui sont déjà des psychopathes... mais ceux-là lisent-ils Paul Cleave??? Je m'égare...
Avec Ne fais confiance à personne cette fois, c'est dans la tête d'un homme dont la mémoire fout le camp que l'auteur nous immerge, et ce n'est pas plus rassurant! Entre colère, tristesse, angoisse et trous noirs... bienvenue au pays de Barjoland, où les souvenirs s'effritent, se mélangent, se travestissent. L'autodérision du personnage principal face à sa maladie n'est jamais loin de l'effondrement, le Dr Jekyll se demandant s'il cache un Mister Hyde. 

Alzheimer, partenaire parfait (ou alibi parfait) pour une intrigue policière. En semant le doute dans la tête de Jerry, l'auteur sème aussi le doute dans la tête des lecteurs. Même si, le lecteur avancera quand même plus vite que Jerry pour comprendre ce qui se trame derrière les crimes.

Comment ce roman se finit? De façon vraiment cruelle! Et je remercie mille fois Paul Cleave pour ça... même si Jerry, lui, du fond de ses pages, ne le remercie certainement pas!

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