"Qui a tué Heidi" de Marc Voltenauer (Editions Pocket): vachiciiiiiiiiiide!

C'est la première fois, dans mes lectures, qu'une vache se retrouve victime collatérale d'une machination internationale! Osé? Oui, mais Marc Voltenauer l'a fait! Il a tué Heidi... bon pis beaucoup d'autres humains aussi. Mettant à mal la patience de son inspecteur Andreas Auer.

Convaincue par l'univers cocooning de ce petit village de Gryon (décidément très propice à l'effusion de sang), je reste sur ma faim en ce qui concerne l'écriture.

Pitch (4ème de couv):

"A Gryon, charmant village des Alpes vaudoises, la vie s'écoule au on des cloches des vaches sur les alpages. Coup de tonnerre: l'une d'elle est sournoisement liquidée. Malveillance paysanne, sans doute. Et soudain, ce sont les femmes de la région qui disparaissent... Heidi qu'on égorge... Un tueur à gage russe qui prend possession d'un chalet de luxe... Temporairement suspendu, l'inspecteur Andreas Auer entre alors dans l'arène et charge, quitte à tout perdre..."

Vraiment (mais vraiment beaucoup hein!) j'aime le décor des romans de l'auteur. La Suisse, ce petit village de montagne, ça me gagne! J'aime aussi le personnage du flic Auer qui a un bon caractère d'entêté. Mais je reste dubitative lorsque dans cette ambiance quasi familiale l'auteur vient y placer la mafia russe. Un mélange qui ne prend pas, avec un tueur à gage trop cliché pour être crédible. J'ai aussi été désarçonnée par le décalage entre ce que vit Auer et ses émotions. Presque robotisé dans son discours et ses actes alors que les deux personnes les plus importantes de sa vie sont juste un peu en train de laisser leur peau dans cette histoire. Lacune de l'écriture ou policier qui a tendance à la psychopathie? 

Malgré ces écueils, la progression reste malgré tout visible dans l'écriture de Marc Voltenauer. Il maîtrise mieux ses passages descriptifs, contrôle davantage l'équilibre enquête/action, rythme le roman par des chapitres courts et surtout ferre le lecteur avec les enjeux personnels d'Auer (et le cliffhanger de la fin est diabolique puisque forcément on a maintenant envie de savoir qui va l'emporter de la vie ou de la mort).

Le troisième roman sera pour moi décisif. Et j'en attends beaucoup: d'une part, qu'Andreas Auer sorte ce qu'il a dans le bide et devienne moins lisse et moins impassible face à ce qui se passe autour de lui, et d'autre part j'espère une enquête moins éparpillée, plus familio-montagnarde. Parce que faire simple, c'est aussi faire plus efficace!

Je vous attends au tournant Mr Voltenauer! ;)

(concernant cette vidéo, vous comprendrez si lisez le roman)