"Les Anges et tous les Saints" de J. Courtney Sullivan (Editions Rue Fromentin): être sœur, devenir Sœur

Pour paraphraser l'auteure, je dirais que la lecture de ce roman "s'apparente à une plongée sous l'eau. Les bruits alentours s'estompent et il n'y a plus que vous et [l'histoire.]" 
Le lecteur doit se caler sur le rythme indolent imposé par l'auteure, et accepter de s'immerger dans cette langueur nostalgique qui enveloppe le récit. Un roman presque contemplatif où les thèmes cher à J. Courtney Sullivan, la famille et les liens filiaux, sont justement et pudiquement peints. Un roman-bulle, hors de l'espace, hors du temps.

Pitch (4ème de couv):
"Dans les années 1950, les sœurs Flynn, âgées de 17 et 21 ans, quittent leur village d'Irlande pour vivre à Boston, aux Etats-Unis. Nora vit cet exil comme une épreuve, Theresa comme une chance d'émancipation. Mais la volonté a parfois moins de poids que le destin.
Cinquante ans plus tard, les choix faits dans leur jeunesse resurgissent dans la vie des deux femmes aux parcours si différents."



Ce roman m'a imposé, encore plus qu'à l'habitude, d'attendre le moment et le lieu propice pour parcourir ses pages. On entre en lui comme on entre dans les ordres? Ce serait aller un peu trop loin même si cela collerait bien avec le propos de l'histoire. 
Il est en tout cas certain qu'il faut disposer d'un peu de temps (de cerveau disponible et serein) devant soi et d'un lieu apaisant pour pouvoir pleinement savourer cette lecture qui se vit plutôt comme une réflexion sur les liens filiaux, les non-dits et secrets de famille. Et sur ce que vient agiter le décès de l'un d'eux, sur les choix qu'ils ont eu à faire ou qu'ils devront faire, sur leurs places passées et celles à retrouver au sein de leur famille pour maintenir l'équilibre. 
Systémie mon amour!

Un joli roman au charme désuet qui résonne juste dans l'écriture des portraits psychologiques des personnages. De la maison familiale de Nora à l'abbaye dans laquelle vit presque recluse Theresa, l'auteur tisse les fils distendus mais jamais rompus de leurs destins. 
Les Anges et tous les Saints est à savourer accompagné de gâteaux d'antan, genre madeleines... de Proust!

Commentaires

Articles les plus consultés