"Vers la beauté" de David Foenkinos (Editions Folio): vers le désespoir

[ATTENTION SPOIL]
J'ai cru que ça allait être un coup de cœur. J'y ai vraiment cru. Convaincue et emportée par la première partie du roman qui dessine le personne d'Antoine par touches d'émotion, de tendresse, de mystère, d'audace et d'humour. Mais ce portrait dynamique et coloré s'affadit progressivement pour finir par se laisser piéger par la noirceur du personnage de Camille. 
Désespoir (d'un feel-bad book), au revoir!

Pitch (4ème de couv):
"Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au musée d'Orsay. Personne ne comprend cette surprenante reconversion de la part d'un spécialiste de Modigliani. Qu'a-t-il vécu pour fuir ainsi? Mathilde, la DRH du musée, est décidée à percer son secret."


Faire l'expérience du traumatisme. Faire l'expérience de la dépression. Faire l'expérience des conséquences des non-dits, des malentendus. Était-ce là bien l'objectif visé par Mr Foenkinos: filer le bourdon aux plus optimistes de ses lecteurs?

Là où l'amorce du roman semblait pourtant promettre une déambulation au milieu des œuvres d'art en compagnie d'un Antoine Duris un brin secoué parlant aux portraits du musée d'Orsay, elle bifurque malheureusement assez vite dans une histoire sordide de descente aux enfers d'une jeune fille pour laquelle la peinture est une révélation, avant d'être synonyme de destruction, puis de thérapie... insuffisamment puissante pour la sortir des abîmes. Alors paf! elle saute par la fenêtre. Antoine pense qu'il est à l'origine de son suicide donc s'exile et dépressionne. Mais au final tout les proches de la jeune femme défenestrée se rassemblent en s'émotionnant de son talent célébré à titre posthume dans une galerie chic de Lyon. Le pédophile va en prison. Point final.
Du pathos version bobo qui a fini par m'agacer. 

Dommage car l'auteur vaut vraiment mieux que ça. Oubliez Vers la beauté pour aller voir du côté de Charlotte, un roman "claque dans la gueule" qui avait été un des top de mon année lecture 2017. Un roman empli de peintures et de drames, à l'instar de celui-ci, mais autrement plus tourbillonnant et émouvant!

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