"Neuf parfaits étrangers" De Liane Moriarty (Editions Albin Michel): trop sage

Bienvenus à Tranquillum House pour accompagner la cure de bien-être de neufs personnages  et de leurs "thérapeutes", tous un brin caricaturaux.  
Bienvenus pour une nouvelle histoire de Liane Moriarty, légère et loufoque, qui frôle le creepy sans jamais y plonger complètement... à mon grand désespoir! 

Pitch (4ème de couv):
"Neuf citadins stressés, prêts pour un break dans une sublime station thermale. Le Tranquillum House leur propose, grâce à une approche révolutionnaire, de renouer avec l'énergie positive pour prendre un nouveau départ. Coupés du monde extérieur, délestés de leurs portables, tous s'attendent avec impatience à une transformation brutale.
Au fur et à mesure de la cure, entre méditation, tai-chi et techniques de bien-être, les langues se délient, les secrets enfouis resurgissent, les animosités aussi. On leur avait promis la quiétude et le renouveau, c'est le lâcher-prise qui s'installe... mais pas celui auquel ils s'attendaient."


Sujet de prédilection de Liane Moriarty? Les personnages à la Desperate Housewives, dont les petits tracas superficiels de leur quotidien de petits-bourgeois cachent de grands secrets et mensonges cachés derrière une façade de maison proprette ou des cicatrices de chirurgie esthétique. De véritables bombes à retardement qui n'attendent qu'une étincelle pour exploser. 
Et le protocole de Tranquillum House, dirigé par la charismatique Masha va être le parfait détonateur! 
La petite cure sympatoche se transforme doucement en train-fantômes-du-passé sous la baguette psychédélique de Masha . Et les personnages, qui prenaient l'expérience à la légère, vont finir par passer de l'insouciance à la peur. 

Malheureusement, Liane Moriarty ne va pas jusqu'au bout de cette bascule d’atmosphère. Arrivée au moment pivot, on a l'impression que l'auteure hésite entre deux chemins, fait quelque pas en direction de celui qui mène vers une fin apocalyptique avant de finalement renoncer, pour choisir la facilité d'un happy-end tiède. Quel dommage! Car ça aurait été faire preuve de panache que de choisir un dénouement plus creepy.  

Neuf parfaits étrangers est calibré pour plaire au plus grand nombre.  Et c'est bien ce que je lui reproche. 
Débarrassez-vous des carcans, Mme Moriarty, et lâchez les chevaux! Ça vous irait tellement mieux.

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