"Cabossé" de Benoît Philippon (Editions Folio): deuxième uppercut

J'avais follement aimé Mamie Luger. Je ne pouvais pas en rester là avec Mr Philippon. J'avais besoin d'une revanche. De la confirmation du K.O littéraire.
Pas eu le temps de m'échauffer les épaules, le bide et le cœur, que je me suis prise une rafale en pleine gueule. K.O confirmé. 
Il écrit drôlement beau Philippon... tellement que c'en est presque agréable de rester sur le carreau.

Pitch (4ème de couv):
"Quand Roy est né, il s'appelait Raymond. C'était à Clermont. Il y a quarante-deux ans. Il avait une sale tronche. Bâti comme un Minotaure, il s'est taillé son chemin dans sa chienne de vie à coups de poing: une vie de boxeur ratée et d'homme de main à peine plus glorieuse. Jusqu'au jour où il rencontre Guillemette, une luciole fêlée qui succombe à son charme, malgré son visage de "tomate écrasée"... Et jusqu'au soir où il croise Xavier, l'ex jaloux et arrogant de la belle - lequel ne s'en relèvera pas...
Roy et Guillemette prennent alors la fuite sur une route sans but. Une cavale jalonnée de révélations noires, de souvenirs amers, d'obstacles sanglants et de rencontres lumineuses."


Décidemment, il faut croire que l'histoire éternelle de La Belle et la Bête avait l'intention se s'immiscer durablement dans le karma de ma PAL. Après l'adaptation trash made in Collette, voilà celle made in Philippon. Toujours en noir mais en plus d'espoir. 

Cabossé, ca pourrait presque être du Disney: y'a de l'humour à la Pumba, de l'action à la Mulan, de l'émotion à la Bambi. Presque. Sauf que c'est du noir. Exclusivement pour adulte. Mais du noir sautillant. Un roman doux-dingue. Et fêlé comme l'est Roy. Ou Guillemette. A qui la vie en a fait bavé. Mais aussi beaucoup appris. A se méfier des apparences. A se montrer reconnaissants des rares moments de bonheur. A ne plus mordre ceux qui vous tendent la main. A apprendre à déceler derrière la douleur et la violence, la douceur et l'amour prêts à éclore, une fois la peur apprivoisée. Roy et Guillemette, ils se sauvent l'un l'autre. En prenant la tangente dans des caisses volées, en s'aimant dans tous les recoins.
Cabossé est un roman noir lumineux. Comme la face de tomate rougissante de Roy et les ailes fragiles de Guillemette la luciole.

Benoît Philippon, par sa plume singulière faite de poings dans la gueule d'humanité et de punchlines acidulées, confirme avec ce roman sa place au chaud dans mon cœur de lectrice et dans ma bibliothèque idéale.
Bim! C'est une Baignoire d'Or!

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