"La mort nomade" de Ian Manook (Editions Le livre de Poche): fin du voyage en Mongolie

Il est désormais temps de dire au revoir à l'effervescence d'Oulan-Bator, aux chevauchées dans les steppes, à la magie des légendes mongoles. Un adieu à Yeruldelgger, après un dernier baroud d'honneur dans les larmes et le sang. Salakh yos! 

Pitch (4ème de couv):
"Usé par les années de lutte stérile contre le crime, le commissaire Yeruldelgger a quitté la police d'Oulan-Bator. Plantant sa yourte dans les immensités du désert de Gobi, il veut renouer avec les traditions de ses ancêtres. Mais sa retraite sera de courte durée. Deux étranges cavalières vont le plonger dans une aventure sanglante qui les dépasse tous.
Eventrée par les pelleteuses des multinationales, ruinée par la corruption, la Mongolie des nomades et des chamanes semble avoir vendu son âme au diable."


Toutes les bonnes choses ont une fin. Et même si la lecture de cette trilogie n'a pas été qu'une partie de plaisir, il va sans dire que le charismatique Yeruldelgger me manquera.
J'ai aimé découvrir avec lui la Mongolie dans la première aventure. Ai perdu la magie de cette première rencontre avec nos retrouvailles dans Les temps sauvages. Alors j'appréhendais un peu la fin de ce voyage...

J'ai retrouvé dans La mort nomade l'état d'esprit et le message qui m'avaient séduit dans le premier roman: l'immersion aux côtés de Yeruldelgger dans cette Mongolie déchirée entre tradition et appât du gain. L'affrontement de deux mondes aux armes inégales. 
L'ex-flic va se retrouver malgré lui, ou plutôt parce que c'est lui, au milieu d'une guerre qui le dépasse, alors qu'il ne recherche désormais que l'apaisement et le retour aux sources. 
La légèreté du début du roman, teintée d'un certain humour qui fait plaisir à retrouver, va assez rapidement se faire rattraper par le drame et la mort qui attend patiemment qu'on lui livre les corps qui vont inévitablement tomber dans la bataille. Et pour une fois, j'aurais aimé que ça se finisse autrement. Parce qu'il y a des morts qu'il est difficile de laisser dans le désert de Gobi...

Ian Manook, à travers cette trilogie, a permis de nous faire toucher du doigt toute la complexité de la Mongolie. Derrière la carte postale des steppes et des yourtes, se cachent des trésors convoités par les plus riches états du monde, un terreau pour voir se développer la corruption et le crime. 
Mais plutôt que le côté enquête trop politiquement arachnéen, ce que je garderais surtout de cette série, c'est l'initiation à la culture mongole. Car si un jour j'ai la chance de rencontrer les nomades, c'est à Yeruldelgger que je penserais. A Solongo aussi. Et donc à Ian Manook, forcément. Je prendrais bien soin d'entrer dans la yourte du pied droit, de me diriger vers la gauche pour m'asseoir, de ne pas diriger mes pieds vers le feu central et de tremper au moins les lèvres dans le lait d'Airag. 
Le voyage d'achève aujourd'hui dans mon imagination... Nadad möröödöl bii!

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