"Cent millions d'années et un jour" de Jean-Baptiste Andrea (Editions Folio): cent millions de oui! (ça fait beaucoup mais c'est mérité)

Ce roman me faisait de l'œil depuis longtemps, ayant vu son titre et sa couverture version grand format accolés à mille et un superlatifs inonder les blogs et les forums de lecteurs.

Alors je ne vais certainement pas être très originale en disant que ce roman est aussi unique qu'il est poétique, et son histoire aussi cruelle qu'elle est belle. 

Ferrée par la plume incroyable de Jean-Baptiste Andrea, il me sera désormais impossible de passer à côté d'un de ses romans sans succomber. 

Bienvenue dans ma bibliothèque idéale Monsieur Andrea!

Pitch (4ème de couv):

"Alpes, août 1954. Stan mène une carrière de paléontologue sans éclat. Il ne lui reste qu'une chance de connaître la gloire: découvrir un squelette de dinosaure qu'on dit préservé par la glace depuis des millénaires. Stan imagine alors une folle expédition et entraîne avec lui un vieux guide italien et les scientifiques Umberto et Peter. Mais l'ascension du glacier est périlleuse, surtout pour ces hommes inexpérimentés. Tandis que le froid, l'altitude, la solitude se referment sur eux, leurs fragilités effleurent, les vieilles blessures se rouvrent. L'amitié qui les lie leur permettra-t-elle de réaliser ce rêve d'enfant?"

Stan court après un rêve. Ou plutôt après la reconnaissance. Lesté par les regrets et les douleurs de l'enfance. D'un deuil jamais fait. D'un tir qu'il aurait aimé mieux ajuster. Alors son dragon c'est l'espoir qui pourrait le libérer des humiliations et révéler sa valeur. Au péril de sa vie,  entrainant d'autres hommes dans sa quête, il part à la chasse au squelette de diplodocus dans une montagne qui a ses lois et ne se soucie guère de faciliter l'accès à son trésor.

Cent millions d'années et un jour pourrait être une histoire comme une autre, de rêve fou qui vient se cogner à la réalité de la nature brute, d'un homme qui cherche un squelette comme d'autres ont cherché de l'or, quitte à y laisser sa peau.

Oui, ça pourrait être une histoire banale. 

Sauf que la plume magique de Jean-Baptiste Andrea fait de la folie une poésie, en parsemant chaque page de petits cailloux d'émotions. La quête de Stan c'est celle d'un enfant de plus de cinquante ans partant à la recherche de l'approbation de ses parents, de leur fierté, de leur amour. Qui épuise jusqu'à ses dernières ressources, jusqu'à ses dernières amitiés, se mettant au propre comme au figuré à nu pour trouver sa grotte, matrice maternelle de roche qui le rassurera… ou l'emprisonnera à tout jamais.

Une histoire et une écriture touchante, puissance cent millions.

Une Baignoire d'Or, évidemment!