"La forêt des disparus" d'Olivier Bal (Editions XO): le troisième sera le bon?

Voilà ce que j’avais écrit en conclusion de ma lecture du précédent roman d’Olivier Bal, L'affaire Clara Miller: « Une première découverte de l'univers d'Olivier Bal qui manque un peu de folie et d'aboutissement pour donner de grandes émotions mais qui ne manque pourtant pas d'intérêt. Avec le sentiment que l'auteur en a encore sous la pédale. J'espère le voir lâcher les chevaux dans un prochain roman! »
Je pourrais écrire exactement la même conclusion concernant La forêt des disparus. Une certaine constance donc, là où j’aurais aimé une révélation.

Pitch (4ème de couv):
"Des murs d'arbres géants, séquoias millénaires qui se referment comme un piège. Des randonneurs qui disparaissent sans laisser de traces. Il ne fait pas bon traîner dans les bois de Redwoods, au bord du Pacifique, dans l'Oregon.
Au cœur de cette forêt maudite, un homme vit isolé de tous. Ici, on l'appelle l'Etranger. En réalité, son nom est Paul Green, un ancien journaliste qui a connu son heure de gloire avec l'affaire Clara Miller.
Un soir, une jeune adolescente, Charlie, vient frapper à sa porte. Elle est blessée, paniquée. Pour elle, Paul est le seul à pouvoir l'aider. Car là-bas, au milieu des arbres, Charlie a connu l'horreur…"


Bien sûr qu’Olivier Bal a du talent et qu’il sait utiliser les codes du polar. Mais pourtant il me manque le petit truc en plus pour faire Wahou! et rester scotchée au fond de ma baignoire.

Les frissons sont présents. L'auteur y va même un peu plus fort que dans L’affaire Clara Miller, flirtant avec l’horrifique en ajoutant une bonne dose de masques, de cérémonial, de traditions barbares. Des scènes au fort potentiel visuel, taillées pour faire peur sur petit ou grand écran (notamment, l'effet stroboscopique des flashs lumineux précédant la mise à mort).
Et j’ai été ravie aussi de retrouver l’ours-journaliste Paul Green qui se retrouve décidemment au mauvais endroit au mauvais moment. Mais qui enchaine un peu trop les mauvaises décisions en voulant faire cavalier seul… frôlant parfois la limite du ridicule avec des justifications tirées par les cheveux pour expliquer ces choix douteux qui l'enfoncent davantage dans les problèmes.

Ce thriller reste divertissant, fout un peu la frousse, mais impossible d'être complètement emportée par l'histoire et ses enjeux. Ca tient à rien, mais ça tient à quelque chose quand même.
Peut-être à ce manque de crédibilité quant aux motifs des meurtres, à l'absence de mobilisation de cette population de Redwoods ou plus largement de la police d'Etat alors que des dizaines de meurtres sont perpétrées depuis des années dans cette localité. Ca tient aussi à l'absence de surprise quant à l'identité des commanditaires cachés derrière ces meurtres également (vous n'allez pas me dire que vous n'aviez rien vu venir, quand même!). Une construction de l'intrigue qui manque un brin de fluidité et de réalité pour être totalement convaincante.

Le troisième roman d'Olivier Bal sera-t-il bon pour une Baignoire d’Or ? J’aimerais ! Surprenez-moi, Monsieur Bal !

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