"Le cerf-volant" de Laetitia Colombani (Editions Le Livre de Poche): l'émancipation des femmes et l'Inde ne font pas bon ménage

J'avais adoré La Tresse et j'en attendais pas moins avec Le cerf-volant. Sauf que je suis restée clouée au sol, bien loin de l'envolée poétique qui m'avait fait aimé l'écriture de Laetitia Colombani. 
Une déception, donc.

Pitch (4ème de couv):
"Brisée par un drame personnel, Léna abandonne la France et son poste d'enseignante pour partir en Inde, au bord du golfe du Bengale. Un matin, alors qu'elle nage dans l'océan, elle manque de se noyer. Une fillette qui jouait au cerf-volant court chercher de l'aide.
Comment la remercier?... Âgée de dix ans, la petite travaille dans un restaurant et ne sait ni lire ni écrire.
Entourée d'un groupe de filles du village et de leur cheffe, la tumultueuse Preeti, Léna se lance dans un incontournable projet: fonder une école pour tous les enfants du quartier qui en sont privés.
Au cœur d'une Inde tourmentée commence une aventure où se mêlent l'espoir et les désillusions, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation."


Je crois que ce qui m'a réellement gêné dans ce roman c'est le ton professoral sociétal décrivant la condition des femmes en Inde qui n'arrive jamais tout à fait à se mêler avec la fiction qui narre le parcours de Léna et de ses protégées (et protectrices!) Lalita et Preeti. La mayonnaise ne prend pas! 
Alors, on pourrait arguer que l'auteur nous place dans les yeux de Lena, qui est prof, donc que le ton didactique se justifie… Mouairf! On est quand même plus proche d'un docu télé avec chiffres à l'appui que d'un partage d'émotions à la découverte d'une autre culture. 
Les personnages semblent désincarnés, ne servant plus qu'à dénoncer les injustices à grands coups de phrases toutes faites. Les messages de l'auteure sur les violences faites aux femmes, les mariages forcés, la précarité menstruelle et le travail des enfants (entre autres) sont légitimes mais amenés comme des éléphants dans un magasin de porcelaine, n'arrivant pas à se fondre dans l'histoire.

Je rêvais d'un envol d'émotions avec ce cerf-volant. Faut croire que les conditions météo n'étaient pas réunies! Je suis restée plaquée au sol.

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