"L'homme qui danse" de Victor Jestin (Editions Flammarion): simulacre de bonheur, côté nuit

Je ne sais pas quoi penser de cette lecture...
(C'est le max que je puisse faire comme accroche!... Mais je vais développer, promis!)

Pitch (4ème de couv):
"La Plage est le nom de la boîte de nuit d'une petite ville en bord de Loire. C'est là qu'Arthur, dès l'adolescence et pendant plus de vingt ans, se rend avec frénésie. Dans ce lieu hors du temps, loin des relations sociales ordinaires, il parvient curieusement à se sentir proche des autres, quand partout ailleurs sa vie n'est que malaise et balbutiements. Sur la piste de danse, il grandit au gré des rencontres - amours fugaces, amitiés violentes, modèles masculins écrasants. Au fil des ans, il se cherche une place dans la foule, une façon d'exister. Jusqu'où le mènera cette plongée dans la nuit?"


Portrait d'un homme mal à l'aise dans les relations sociales le jour, trompant sa solitude et son mal-être en dansant en boite de nuit jusqu'à l'obsession. 
Portraits d'autres animaux de la nuit qui s'abiment, chassent, draguent, rêvent. 
Réflexions autour de la confiance en soi, de l'expression de sa virilité, des pressions sociales, de la quête amoureuse.

A travers Arthur, homme qui n'arrive pas à prendre le train de la vie "attendue" en marche, c'est vingt ans de solitude qu'on voit défiler. Il se transforme physiquement, apprend à danser et joue le rôle de l'habitué de la boite de nuit. Mais ce n'est qu'un masque, qu'un pansement sur une jambe de bois. Quelques heures dans l'obscurité, la sueur et la musique qui biaisent la réalité des relations et des corps. Un simulacre de bonheur éphémère pour mieux replonger dans la mélancolie une fois les lumières rallumées. 
Alors Arthur, on le prend en tendresse, mais surtout en pitié. Et puis on trouve sa vie pathétique et on aimerait le ramener côté jour plutôt que côté nuit. Et lui tenir la main. Et lui dire que ça peut bien se passer... Et peut-être bien que c'est ce qui va arriver (à vous de le découvrir!).

La plume de Victor Jestin vient accentuer le mal-être du personnage, tapant crûment où ça fait mal, évitant les circonvolutions et les détours, dans un style précis, efficace et parfois acide. L'auteur arrive à nous emporter au fond, aux côtés d'Arthur. L'immersion est donc parfaitement réussie!
Mais donne du coup envie de vite remonter à la surface, retrouver un peu de lumière et d'espoir! 

Difficile pour moi de trancher sur l'agréabilité de cette expérience de lecture (alors que d'habitude je n'hésite pas!). Peut-être que L'homme qui danse est de ces romans qu'il faut savoir laisser décanter, une fois la dernière page refermée.

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